Ghislaine Ellena : Le retour vers l’emploi passe d’abord par la formation des candidats

  Comment procédez-vous pour faciliter les recrutements ?
Dans chaque agence, des conseillers sont dédiés à l’entreprise. Polygone Riviera est un exemple significatif : nous avons reçu 8000 candidatures. Grâce à un partenariat resserré avec la ville de Cagnes et avec l’investisseur, plus de 800 embauches ont été réalisées pour l’ouverture, dont 150 pour des personnes qui ont été spécifiquement formées. Autre exemple, Primark : la moitié des 2136 candidatures a été transmise par Pôle Emploi. Nous avons accompagné les demandeurs et les entreprises pendant cinq mois, avec 400 embauches au final, dont 84% en CDI.

 Pourtant, les chiffres globaux sont médiocres. Y a t-il des secteurs actifs sur notre territoire ?
Oui, nous avons bénéficié ces derniers mois de dossiers importants dans le commerce et les services, comme l’extension de Carrefour à Antibes, de Cap 3000, de Leclerc Saint-Isidore, l’ouverture de Nice One et d’un Leclerc chemin Saint-Bernard à Vallauris. Tous ces projets ont été pourvoyeurs d’emplois ou vont l’être.

 Il y a un début de reprise dans l’intérim. Est-ce bon signe ?
On estime que l’intérim est un signe avant coureur positif qui traduit une certaine reprise pouvant ensuite se concrétiser par des CDI. Nous observons donc cet indicateur, mais il faut rester prudent, car il ne s’agit que d’une tendance. Cela dit, tous les signes montrent un frémissement sur pas mal de secteurs d’activités et c’est plutôt encourageant.

 Trouvez-vous toujours les bons candidats adaptés aux postes ?
En 2015, nous avons traité 66000 offres sur les Alpes-Maritimes et nous avons réussi à en pourvoir 85%. Le reste, ce sont des offres retirées pour diverses raisons. On s’aperçoit qu’il n’y a que 4% des offres qui restent non pourvues par pénurie de candidats.

 Comment procédez-vous pour adapter l’offre et la demande ?
C’est un travail permanent de nos services auprès des entreprises pour poser le diagnostic et cerner les besoins afin de leur proposer des candidats aux profils bien adaptés.

 Et pour les candidats ?
Il s’agit de mieux les préparer. On est sur “comment sécuriser les parcours“, “comment mieux adapter nos achats de formation“ - en complémentarité avec la Région et les autres financeurs - pour aller vers une formation qui conduise au retour à l’emploi.

 Quels sont les secteurs qui recrutent ?
C’est très variable. Les métiers du tourisme, le service à la personne... Sur le bassin de Nice, on note une augmentation des intentions d’embauches pour les artistes et professions du spectacle. La Côte d’Azur a accueilli des tournages - Le sac de billes, Section de recherches, etc - qui ont développé cette activité. La Métropole, Cannes, Antibes, etc. organisent des événements qui réclament de la main d’œuvre dans ce secteur.

 Et dans les emplois « durs » ?
C’est surtout l’industrie - la chimie, la métallurgie - qui tire l’embauche sur des postes très variés, CDD, CDI, temps partiels. Cela reste conjoncturel.

 La situation des jeunes de 16 -25 ans ?
Pôle Emploi a développé pour eux une offre de services en complémentarité de la Mission locale qui fait, elle, un remarquable travail d’accompagnement global. Nous, nous travaillons pour les jeunes qui n’ont pas de frein à l’emploi. Nous leur fournissons un accompagnement individuel ou un suivi collectif par petits groupes. Cela marche bien, avec un retour à l’emploi plus rapide.

 L’Euro de foot, une opportunité ?
Pôle Emploi a anticipé ce rendez-vous. Nous avons développé notre offre pour 400 postes liés à la sécurité, l’hôtellerie, les chauffeurs de limousines, l’événementiel... Avec les retombées périphériques, cet événement représente environ 900 postes.

En savoir plus
Ghislaine Ellena, directrice territoriale.
Pôle Emploi : 14 agences dans les Alpes-Maritimes.
767 collaborateurs.
82 conseillers dédiés aux entreprises.
5200 candidats formés en 2015.
Taux de chômage : 10,7% (2è trimestre 2015