La "nuit debout" des (...)

La "nuit debout" des policiers niçois

Bravant les interdits, les policiers niçois jouent eux aussi... aux gendarmes et aux voleurs en organisant, depuis la semaine dernière, une sorte de "Nuit debout" pourtant formellement interdite par leur hiérarchie. Ils étaient ainsi près de deux cents jeudi 21 devant le Palais de Justice, après s’être déjà réunis la veille sur la place Masséna avec leurs voitures de service, imitant en cela de nombreux rassemblement dans les villes françaises. Avant de se retrouver plusieurs centaines en journée quelques jours après.

Une fronde, exposée au vu et au su de tous, qui trouve ses racines dans les attaques ultra violentes dont plusieurs policiers ont été victimes. La dernière en date, celle de Viry-Châtillon, où un cocktail Molotov a été lancé dans une voiture de patrouille tandis que des individus ont empêché les occupants de s’échapper, a soulevé une très large indignation parmi les forces de l’ordre et dans l’opinion publique.

Propositions en décembre

Alors que Bernard Cazeneuve est monté sans succès au créneau devant le Sénat pour rappeler aux policiers leur devoir de réserve, alors que Manuel Valls a dit comprendre leurs attentes, c’est le président de la République en personne qui a pris le dossier en recevant à l’Elysée les principaux syndicats. Des propositions concrètes sont attendues pour le début décembre.

Le député azuréen Eric Ciotti voudrait que les policiers aient une protection juridique similaire à celle des gendarmes quand ceux-ci font usage de leur arme (les policiers sont soumis comme le citoyen lambda à la notion de légitime défense (article 122-5 du Code Pénal).

Devant les maires des AM, réunis en assemblée à Vence, le préfet Adolphe Colrat a annoncé avoir rencontré les policiers azuréens et avoir établi avec eux un "dialogue cordial. Mais si l’on comprend et l’on partage leur émotion, ils ne peuvent pas pour autant s’affranchir des contraintes de leur statut".
En clair, les policiers ne peuvent manifester sur la voie publique en uniforme et avec leurs voitures de service. Ils ne se gênent pas pour le faire, preuve de leur exaspération s’il en était besoin.

Photo de une : JMC

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