Les avocats veulent (...)

Les avocats veulent pouvoir entrer plus facilement à la maison d’arrêt de Nice

Les avocats veulent pouvoir entrer plus facilement... à la maison d’arrêt de Nice. Car ils estiment subir un « traitement discriminatoire » lorsqu’ils rendent visite à leurs clients, étant assujettis à « des contrôles accentués » au même titre que les familles des détenus. Alors que d’autres personnes qui se rendent dans cet établissement - magistrats, greffiers, personnels médicaux etc. - ne font l’objet que d’un « contrôle allégé ».

Jeudi matin, ils se sont rassemblés en robe sur les marches du Palais de justice autour du bâtonnier Jacques Randon. Pour manifester solennellement leur attachement aux droits de la défense et réclamer davantage de compréhension de la part de l’Administration pénitentiaire. « A partir de 11 heures ce jour, nous avons décidé de cesser tout acte juridique, assistance devant le juge d’instruction, audiences correctionnelles ou autres, dès lors que nos clients seront détenus » a proclamé le bâtonnier, entouré pour l’occasion de très nombreux avocats du Barreau.
Contrôles renforcés

Jusqu’à la fin 2014, les avocats pouvaient entrer à la maison d’arrêt par la porte d’entrée principale en se soumettant à des contrôles simples : présentation de la carte professionnelle, portique de sécurité, remise d’un badge. Mais depuis 2015, en raison de la montée en puissance du plan Vigipirate, la procédure d’admission s’est alourdie avec un accès par une autre entrée. Il faut désormais passer par un sas confiné aux vitres teintées, présenter sa carte, déposer les objets sur un tapis roulant, quelquefois même enlever ses chaussures et ceintures...

« Un de nos confrères porteur d’une gaine pour raison de santé a même été obligé de l’enlever » témoigne maître Paul Sollacaro, président du groupe de défense pénal, qui rassemble une soixantaine d’avocats. « Ces contrôles, identiques à celui des familles, nous posent problème car celles-ci sont prioritaires. Passant après elles, nous sommes donc obligés d’attendre une vingtaine de minutes, voire davantage, avant de pouvoir accéder à... un second contrôle ».

Les avocats du Barreau réclament donc a-minima « une égalité de traitement » avec les autres professions habilitées à pénétrer dans la maison d’arrêt, sinon un allègement des contrôles jugés trop longs et tâtillons.

« Ces mesures d’obstruction et de blocage des droits de la défense sont dignes des pays totalitaires » a tonné le bâtonnier, espérant que le message de la profession sera rapidement entendu par l’administration.

Photo : JMC / Le bâtonnier de Nice Jacques Randon et les avocats du Barreau sont mobilisés.

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