Aéroport de Nice : Souriez, vous êtes contrôlés par un sas de reconnaissance faciale

"Parafe" ? C’est un sas à reconnaissance faciale développé par l’entreprise IN Groupe, spécialiste de l’identité régalienne (ex Imprimerie Nationale, le fabriquant français de nos passeports par exemple), avec Gunnebo, leader des services de sécurité.
Le passager présente donc son passeport biométrique et la machine fait tourner ses algorithmes et ses caméras pour vérifier les points de mesures et s’assurer que la personne qui se présente est bien celle du document d’identité. Et aussi - mais ça le passager ne le voit pas - Parafe consulte une quinzaine de fichiers dont celui d’Interpol pour contrôler que le voyageur ne fait pas l’objet d’une fiche de recherche.

Confort et... sécurité

Avec douze millions de passagers par an, le contrôle à l’aéroport de Nice arrivait à saturation. "Pour un vol d’une heure et demie, il pouvait y avoir une heure et demie d’attente avant d’embarquer pour les formalités de police" reconnaît Dominique Thillaud, président du directoire de la plateforme, qui a voulu apporter davantage de "confort" aux voyageurs. D’où cet investissement, dont le prix n’a pas été divulgué mais qui est "significatif" pour fluidifier les passages tout en augmentant la sécurité.
Parafe existe déjà en France dans les aéroports de Lyon, Marseille et Paris. Nice vient d’être équipé de la toute dernière version encore plus pointue, avec une phase de tests qui s’achèvera le 6 août. La mise au point a été réalisée en commun entre les deux entreprises, l’aéroport et la Police de l’Air et des frontières.

Les terminaux 1 et 2 sont équipés de ces sas de reconnaissance faciale.
"Il nous a fallu cinq mois et de très nombreuses réunions pour aboutir" résume Didier Trutt, PDG de In Group. "Parafe fluidifie les passages tout en enlevant du stress aux passagers. Le marché est important puisqu’il y a actuellement dans le monde 4 milliards de voyageurs/an en avion, chiffre qui va doubler dans les dix à quinze ans. Parafe est donc dédié aux sites à hauts risques et sites sensibles".
Directeur départemental de la PAF, Jean-Philippe Nahon note que ce système contribue à améliorer le niveau de sécurité. Il lui permettra aussi de réorganiser ses services à l’aéroport dont les effectifs libérés par les automatisations de Parafe vont pouvoir être redéployés sur l’ensemble des infrastructures, y compris les abords et parkings.
Et c’est ainsi que, depuis Nice, vous embarquerez plus vite pour votre prochaine et lointaine destination de vacances ou de travail...

À ceux qui craignent l’inquisition

Vous n’avez pas payé vos impôts, vos PV d’excès de vitesse ? D’abord, ce n’est pas bien. Ensuite, vous pouvez toujours être rattrapés par la patrouille lors de votre passage à l’embarquement puisque les policiers et douaniers disposent d’une fiche dite "trésor" sur laquelle sont recensés les personnes devant des sous à l’État...
Avec "Parafe", c’est la même chose, sauf que le contrôle s’effectue en douceur, par consultation automatique, systématique et ultra rapide de toutes les fiches de recherches. Bien plus efficace que le contrôle humain, un jour d’affluence.
Lorsque les Petites Affiches ont demandé si les infos recueillies par le système sont stockées et si oui pendant combien de temps, la réponse apportée a été évasive : comme pour un simple contrôle de police. Mais, bien sûr, on nous a assurés que tout s’effectue "dans le cadre de la loi informatique et libertés" (heureusement). Au nom de "l’efficacité liée à la confidentialité" il faut se contenter de ces assurances...