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Numérique : Elles ne savent pas coder mais ce n’est pas un problème

Les femmes sont encore trop peu nombreuses en France à lancer sites internet et applications. C’est pourquoi l’association Les Premières Sud, engagée dans la mixité entrepreneuriale dans le domaine de l’innovation, a décidé de lancer l’opération "Elle est face du NoCode en Méditerranée", à Marseille, Nice et Ajaccio pour soutenir 30 entrepreneuses. L’idée est de lever le frein lié aux savoirs et compétences numériques.

Pour la responsable communauté Les Premières Sud, Isabelle Dao Prunel, le NoCode est un peu l’"IKEA du code". "On utilise des briques prédéveloppées pour créer applications ou outils digitaux sans connaître une seule ligne de code", explique-t-elle.
L’action, lancée en simultané à Marseille et à Nice le lundi 15 novembre, est soutenue par de nombreux partenaires, dont la région Sud, BPI France et Orange.

"Donner les moyens"

"C’est vrai que l’entrepreneuriat féminin a du mal à démarrer. Dans la French Tech, il y a seulement 12 % de femmes", a souligné à Marseille Isabelle Campagnola Savon, conseillère régionale déléguée à l’économie. "Et à la région, on se doit d’être aux côtés de démarches qui permettent d’arriver à un aboutissement et à une création d’entreprise".
Christophe Roux, responsable création entrepreneuriat chez BPI France, a relevé que le but de la banque publique d’investissement était d’être "financeur des réseaux d’accompagnement. On essaie de donner les moyens à tout ce réseau associatif pour monter des projets intéressants comme celui-ci. Et on veut intervenir sur des thématiques pour lesquelles on estime qu’il y a un déficit de créations : les quartiers prioritaires, les jeunes et les femmes".

"Ne pas s’en priver"

Pour Céline Leon, directrice régionale déléguée aux droits des femmes et à l’égalité femmes-hommes, "l’entrepreneuriat des femmes est un véritable enjeu de société et un challenge car les femmes sont sous-représentées dans le secteur de la création d’entreprise". "Pour les femmes, cela demande plus d’efforts", a-t-elle ajouté. "Il faut concilier vie professionnelle et vie personnelle. Il faut lever les obstacles de l’accès au financement, du numérique. Les femmes continuent aujourd’hui à gérer 72 % des tâches domestiques, selon l’Insee, et 80% des femmes sont régulièrement confrontées au sexisme dans leur vie professionnelle. C’est une action très concrète pour promouvoir l’entrepreneuriat des femmes".
À Nice, Magali Altounian, adjointe au maire de Nice et conseillère régionale, s’est dit "très admirative"de ces femmes qui ont envie d’entreprendre parce que "ce n’est jamais évident", surtout dans le contexte actuel. "La Métropole Nice Côte d’Azur est là pour vous accompagner, notamment avec la pépinière d’entreprises, le CEEI", a-t-elle indiqué.
Co-président de la French Tech Côte d’Azur, César Camy, a lui rappelé "qu’aux Etats-Unis, un emploi sur deux est issu du numérique alors qu’ici sur la Côte d’Azur c’est un sur 200, ce qui est catastrophique. Aujourd’hui, le numérique c’est l’avenir. On est dans un pays et sur un territoire où il est très facile de créer sa boîte. On est énormément aidé par l’institution et il ne faut pas s’en priver. Le NoCode ça me parle. Je ne sais pas coder et pourtant j’ai créé mon premier site internet tout seul", a-t-il confié aux participantes de l’opération à Nice, accueillies par l’école d’informatique niçoise Epitech.

Les participantes au bootcamp

Priscilla Stanley (application Yumma, réseau d’entraide privé dédié à la famille), Julie Deslypper (projet d’application pour "les mamans solo"), Sonja Alvarez (projet de plateforme de mise en relation entre particuliers et professionnels du milieu animalier), Virginie Lemains (projet d’application pour restaurants "family friendly"), Catherine Comino (projet de solution pour la gestion des produits chimiques), Ménaïs Bruant Solska

(projet de solution pour végétaliser les bureaux), Emma Gojon, Fanny Guevara et Alizée Couttet vont participer aux quatre semaines du "bootcamp".
Elles vont toutes pouvoir réaliser un prototype fonctionnel, qu’elles présenteront en janvier, devant un jury d’experts et d’entrepreneurs. Un premier prix sera attribué par promotion.

Photo de une : lancement réussi à Nice de ce programme NoCode ! DR S.G

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