Eric de Montgolfier, (...)

Eric de Montgolfier, l’homme juste

Le Procureur de la République Eric de Montgolfier a été nommé à Bourges. Retour sur son parcours.

Dans la mémoire collective, on associe le nom d’Eric de Montgolfier à celui de Bernard Tapie : l’affaire de corruption VA-OM a défrayé la chronique médiatique dès 1993. A cette époque, Eric de Montgolfier est procureur à Valenciennes (Nord). Le magistrat est en charge de l’affaire et s’oppose fermement à Bernard Tapie. L’opinion est largement divisée. Eric de Montgolfier sort enfin de l’ombre : « j’ai toujours défendu l’action de justice ». Toujours fidèle à sa ligne de conduite et à ses principes. Pour lui, ce feuilleton qui a touché la France entière est d’une extrême banalité. « C’est une instruction comme une autre. La justice a été rendue et j’ai effectué mon travail de magistrat ». Que ça plaise ou non. L’intérêt sociologique pour ce dossier était très important à Valenciennes, une ville touchée de plein fouet par le chômage et la pauvreté. Contre ses détracteurs, il se défend : « je ne me suis attaqué ni à l’OM, ni au football ». Tout simplement là pour effectuer son travail de magistrat, et non pas pour régler ses comptes avec un club. Questions de principes. « Affoler la meute » lorsqu’il le fallait. Le magistrat voulait permettre aux juges de réaliser leur travail en toute tranquillité, à l’abri de la pression exercée par les journalistes.

Le système niçois remis en question

En 1999, Eric de Montgolfier tout fraîchement débarqué à Nice, mène ses premiers combats. Adolescent déjà, il contrariait son père en voulant se diriger vers une carrière d’avocat. « J’ai toujours détesté ce que faisait mon père », raconte-t-il avec le franc-parler qui le caractérise. « Je ne partageais pas sa vision de la société, il ne voyait que l’argent de par son statut de chef d’entreprise ». A Nice, l’homme en noir continue son combat pour une société juste et saine. Le procureur découvre les spécificités locales, où le clientélisme règne. Pas facile de chambouler, en treize ans d’exercice, les mentalités des Niçois. Ces premiers combats ont été véhémentement critiqués. « J’ai su rester debout après toutes ces années », se réjouit-il. Peut-être sa plus grande fierté. Toujours campé sur ses positions, l’incorruptible aime plus que tout son métier qui ne l’a jamais ennuyé : « il y a tellement de dossiers différents et de gens attachants qu’il n’y a pas de raison que je m’ennuie ». Une fonction destinée à assurer la sécurité et protéger autrui. Le combat de cet homme intègre va se poursuivre à Bourges où il a été nommé procureur général. Il a encore quelques dossiers devant lui : « j’ai entendu dire aussi qu’il y avait de la corruption ».

Visuel : Eric de Montgolfier, lors de l’audience de rentrée solennelle au TGI de Nice, le 23 janvier 2012 © Céline Merrichelli

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