Peut-on encore devenir

Peut-on encore devenir propriétaire en France ?

Pour la première fois en 2010, le logement devenait la quatrième préoccupation des Français derrière l’emploi, le pouvoir d’achat et les retraites. Face à la conjoncture actuelle, difficile pourtant d’en comprendre précisément la réalité.

Pour y voir plus clair, ORPI, premier réseau immobilier de France, dévoile cette année une étude inédite avec l’institut d’études et d’opinion Ipsos, destinée à cerner la relation des Français à la propriété immobilière. Les résultats sont inattendus.

1 locataire sur 2 se résigne à ne jamais le devenir

Face à la conjoncture actuelle,
difficile pourtant d’en comprendre précisément la réalité.
Pour y voir plus clair, ORPI, premier réseau immobilier de France, dévoile cette année une
étude inédite avec l’institut d’études et d’opinion Ipsos, destinée à cerner la relation des
Français à la propriété immobilière. Les résultats sont inattendus.
Parmi les locataires, 1 sur 2 se résigne à ne jamais devenir propriétaire et
invoque très largement le manque de moyens financiers comme raison principale. Autre
aspect récurrent, la taille des logements. Parmi les propriétaires, 1/3 d’entre eux
souhaiterait vivre dans un logement plus grand et affirme qu’il leur manquerait
l’équivalent d’environ deux pièces pour vivre mieux (un rêve de 41m² de plus !). Une
affirmation surprenante, en décalage avec la réalité du pouvoir d’achat immobilier actuelle.
Alors, être propriétaire en 2011 serait-il désormais devenu un rêve inaccessible ou
l’apanage de certains privilégiés ?

Dans les coulisses de l’accès à la propriété

- 1. L’argent, le nerf de l’accès à la propriété
Le statut de propriétaire cache de fortes disparités logiquement corrélées au niveau de revenu des
Français. L’écart se creuse rapidement entre les très bas revenus et le reste de la population. En
effet, seules 27 % des personnes gagnant moins de 1 250 euros par mois sont propriétaires. Cette
proportion passe à 50 % pour les personnes gagnant entre 1 251 euros et 2 000 euros, 59 % pour
les personnes gagnant entre 2 001 et 3 000 euros. Enfin, 66 % des personnes ayant un revenu
supérieur à 3 000 euros sont aujourd’hui propriétaires. Des chiffres éloquents qui attestent du
caractère crucial de l’argent et du niveau de revenu dans l’accès à la propriété.
Par ailleurs, la situation économique, déterminée par le niveau de revenu, pourrait également
expliquer le fait que l’on reste aujourd’hui plus longtemps dans son logement : en effet, les
Français changent de foyer en moyenne tous les 12 ans contre 7 ans il y a 3 ans2. Un fait
également révélateur de la difficulté croissante d’accéder à la propriété aujourd’hui.

- 2. Un choix tardif et contraint
L’âge joue aussi un rôle significatif dans l’accès à la propriété. Si seulement 27%
des moins de 40 ans possèdent leur logement aujourd’hui, 63 % des plus de 40
ans sont propriétaires, un chiffre allant ainsi du simple à plus du double.

De fait, l’accès à la propriété intervient relativement tard dans la vie. Alors que près d’1/3 des
jeunes de 18 à 29 ans invoquent le besoin d’indépendance comme moteur de déménagement, ils
ne pensent devenir propriétaires qu’à 36 ans. A titre d’exemple et sachant que l’âge moyen du
premier enfant est de 30 ans3, l’accès à la propriété semble se réaliser après la fondation d’une
famille. Une estimation tardive donc, qui peut notamment s’expliquer par la nécessité d’une vraie
stabilité, financière notamment.
Car aujourd’hui, les Français ne choisissent plus leur logement. Pour 67 % des
propriétaires, le choix de leur habitation a d’abord été lié à des contraintes, telles
que le prix ou la localisation, plutôt qu’à un véritable coup de coeur. Un état de fait
qui touche plus particulièrement les jeunes : les 18-29 ans sont en effet 77 % à
choisir leur lieu de résidence par défaut. Cette proportion se réduit après 30 ans
mais reste malgré tout relativement élevée. Ainsi, les seniors, pourtant supposés
détenir une grande partie du pouvoir d’achat immobilier, sont 65 % à choisir leur
logement en fonction de contraintes définies.
L’accès à la propriété, qui représente pourtant un achat majeur, une réelle étape
dans la vie d’un individu, est très souvent le résultat d’un compromis nécessaire de la part
d’une large majorité de Français.

- 3. L’accès à la propriété, au coeur des projets immobiliers des Français
Parmi les propriétaires, on compte en effet de nombreux insatisfaits : plus d’1/3 d’entre eux
soulignent leur besoin d’un logement plus grand. Idéalement, ils souhaiteraient disposer d’environ
deux pièces supplémentaires (41m² en moyenne spontanément estimés par les interviewés). La
preuve que beaucoup de Français se voient contraints de renoncer au logement de leur rêve et à
la superficie adéquate pour pouvoir se permettre de devenir propriétaire.
De fait, 17 % des Français ont l’intention d’acheter ou de louer un nouveau logement principal
dans les deux-trois prochaines années. Sur le long terme, 4 Français sur 10 ont aujourd’hui
l’intention d’acheter un nouveau logement principal tandis qu’1/4 des personnes interrogées
prévoient d’en louer un. Ce sont donc plus de 65 % des Français au total qui nourrissent un projet
immobilier, mais à terme. L’accès à la propriété est donc toujours un objectif pour une large
proportion de Français et incarne un désir réel de la part de la population. Un état de fait que l’on
retrouve dans les moteurs de la décision de déménager. Au premier rang de ceux-ci : l’envie de se
faire plaisir pour 39 % des Français, suivie par l’envie de devenir propriétaire pour 32 % d’entre.
Un désir d’autant plus prégnant chez les moins de 40 ans : ils sont en effet 42 % à souhaiter
déménager pour accéder à la propriété.
Autant de données révélatrices : l’accès à la propriété apparaît comme prioritaire pour beaucoup
de Français qui y voient essentiellement un moyen de constituer leur propre patrimoine (pour 86 %
d’entre eux) mais aussi un moyen de se protéger contre la précarité (84 % d’entre eux).
L’accès à la propriété, s’il demeure un moteur pour beaucoup de Français, se fait néanmoins trop
souvent par défaut et semble aujourd’hui loin d’être immédiatement évident et accessible à tous.

POINT DE VUE, Bernard Cadeau, Président d’ORPI

Le contexte économique actuel difficile et la hausse des prix de l’immobilier ont rendu les Français quelque peu
pessimistes quant à la possibilité d’accéder à la propriété. Cependant l’intérêt des Français pour la pierre ne se
dément pas et ce depuis des décennies. Pour preuve l’augmentation du volume des ventes chez ORPI s’est accru de
17% en moyenne sur les 12 mois glissants*. Les projets immobiliers sont toujours là mais ils ont simplement évolué.
* février 2010 à janvier 2011 versus février 2009 à janvier 2010

Accès à la propriété, un privilège ?


- 1. Devenir propriétaire, un luxe pour beaucoup de Français ?

Un locataire sur deux (47%) a aujourd’hui renoncé à devenir propriétaire. Largement en tête des
raisons invoquées : le manque de moyens financiers pour trois quarts d’entre eux. Une
problématique d’autant plus prégnante en Ile-de-France où ils sont 81 % à invoquer cette cause.
Plus que la situation individuelle, la conjoncture morose et instable ne favorise pas l’accès à la
propriété. Pour 83 % des Français, les prix trop élevés incarnent un frein majeur
au désir de devenir propriétaire. Par ailleurs 54 % des personnes interrogées
évoquent la crainte de s’endetter pour longtemps tandis qu’ils sont 45 % à
souligner les difficultés pour obtenir un crédit. Dans le top 3 des freins à l’accès à
la propriété, on retrouve donc exclusivement des raisons d’ordre financier,
preuve d’une situation économique complexe et difficile pour beaucoup de
Français. Fait encore plus marquant, certains propriétaires se voient contraints de
quitter leur logement car ils ne peuvent plus en assumer le coût. C’est notamment
le cas des seniors qui sont 20 % à évoquer cette raison comme cause de
déménagement contre 12 % de la population globale.
Paradoxe éloquent : la propriété, considérée comme un bouclier contre la précarité pour
84% des personnes interrogées, se révèle en réalité inaccessible pour près d’un quart des
Français.

- 2. La vérité sur le pouvoir d’achat immobilier des Français : des chiffres
parlants, des disparités régionales

39% des personnes nourrissant un projet d’achat immobilier ne disposerait pas d’apport
personnel. Pour les autres non-propriétaires souhaitant acquérir leur logement principal, leur
apport personnel s’élèverait en moyenne à 32 740 euros. Un chiffre qui rend nécessaire le recours
à des sources de financements extérieures. En effet, si l’épargne personnelle représente une
source de financement pour 58 % des Français, 70 % d’entre eux ont recours à un prêt bancaire
classique. En troisième position, le prêt à taux zéro constitue un recours pour environ un Français
sur deux, parmi ceux désirant accéder à la propriété. Une fois de plus le déclaratif ne corrobore
pas la réalité constatée sur le terrain.
Au total, les personnes qui souhaiteraient devenir propriétaires de leur logement principal pensent
disposer d’un budget moyen d’achat (apport + prêt) de 116 494 euros. Une somme à mettre en
perspective avec la réalité du marché sur lequel les disparités entre Paris et la province
notamment se creusent. Par ailleurs, ce constat démontre également la méconnaissance des
Français en matière de capacité d’emprunt et leur besoin d’être accompagné par des
professionnels, pour bien définir le « ce qu’ils peuvent ».
Le pouvoir d’achat immobilier des Français, s’il reste dérisoire en région parisienne, varie
néanmoins significativement d’une région à l’autre.

Les Français sont particulièrement dépendants du prêt bancaire pour le financement de leur achat immobilier. Une
considération qui a son importance lorsque l’on sait qu’une hausse de 1 point des taux d’intérêt entraîne une baisse
de 8 % du pouvoir d’achat immobilier. Or aujourd’hui, on constate de plus en plus qu’une vente peut ne pas se
réaliser à seulement 5 000 euros près, voire moins !

Une demande d’accompagnement pour trouver le logement idéal

- 1. Un fort besoin d’information
Au global, 68 % des Français se déclarent aujourd’hui mal informés sur les aides dont ils
pourraient disposer pour acheter un logement. Plus frappant encore, 74 % des personnes ayant
l’intention d’acheter un logement principal d’ici trois ans soulignent ce manque d’information.
Les personnes interrogées identifient les agences immobilières comme légitimes dans cet
accompagnement. En effet, 93 % des Français plébiscitent le rôle d’information des agences
immobilières en matière de législations en vigueur, de formalités administratives etc. Ils sont 90 %
à estimer qu’elles ont un rôle à jouer en matière de conseil dans le choix d’un bien immobilier et 77
% à leur assigner une mission d’arbitrage sur les prix des biens proposés à la location ou à la
vente.
La réputation de l’agence immobilière et sa connaissance pointue de la région sont deux critères
prioritaires de choix pour quatre Français sur cinq, preuve de la valeur d’expertise qu’ils lui
reconnaissent. De fait, pour 67 % des Français, les agences immobilières demeurent le moyen
prioritaire pour rechercher et trouver un logement. Elles sont néanmoins talonnées par les sites
Internet d’annonces immobilières de particuliers, plébiscités par 63 % des Français.
Pour réaliser l’un des achats les plus importants de leur vie, les Français ne se sentent pas assez
armés pour prendre la bonne décision. Si, paradoxalement, ils sont de plus en plus nombreux à
avoir recours à Internet, l’agence immobilière reste le vecteur privilégié dans la recherche et
surtout la concrétisation du projet de logement idéal.

- 2. A la recherche du logement idéal : la quête du Graal
Encore une fois, des disparités se dessinent entre l’Ile-de-France et la province dès lors qu’il s’agit
de définir le logement idéal, preuve supplémentaire que l’accès à la propriété est largement
soumis aux contraintes de localisation notamment. En effet, si 80 % des Français ayant un projet
immobilier à plus ou moins long terme souhaitent acheter une maison, ils sont seulement 60 % en
Ile-de-France, contre 84 % en province. De fait, 40 % des franciliens en projet souhaitent acquérir
un appartement, contre seulement 16 % pour la seconde catégorie.
Au global, 53 % des personnes interrogées préfèreraient acheter un bien neuf.
27% d’entre elles se verraient plutôt vivre dans une petite ville (entre 2 000 et 20
000 habitants), devant la campagne ou des villes de plus grande ampleur. Seules
9 % des personnes interrogées pourraient idéalement envisager vivre dans la
banlieue d’une grande ville.
Plus spécifiquement, les critères du logement idéal varient en fonction des
tranches de vie. Ainsi, si la superficie du logement compte pour 44 % des
Français, elle est d’autant plus importante pour les moins de 40 ans qui sont 51 %
à y faire attention. De la même manière, la proximité avec les commerces constitue un critère de
choix pour 36 % des Français. Cette proportion passe à 67 % chez les seniors.
Au global, la qualité du niveau de vie prévaut sur le reste. On constate en effet avec surprise que
la présence d’un jardin est essentielle pour 47 % de l’ensemble des personnes interrogées, devant
la superficie notamment. Par ailleurs, 48 % d’entre elles ne sont pas prêtes à passer plus de trente
minutes à l’aller dans les transports pour se rendre sur leur lieu de travail.

Pas question donc, de perdre du temps dans les trajets, même pour le logement de ses rêves.
Autant de preuves que le confort et la qualité de vie jouent un rôle décisif dans la décision d’achat.
Enfin, les Français se retrouvent sur le choix de la région idéale : sans surprise, le Sud de la
France devance les autres régions pour près d’un Français sur deux.
De manière générale, une maison neuve, située dans une petite ville, avec un jardin… tel
semble être le logement idéal des Français aujourd’hui.

POINT DE VUE, Bernard Cadeau, Président d’ORPI

Il est souvent très difficile de pouvoir satisfaire tous les critères d’un acquéreur, comme celui souvent d’amener la ville
à la campagne ! L’immobilier peut se comparer à un triptyque : il y a ce qu’on veut, ce qu’on peut et ce que l’on a.
Chaque projet résidentiel étant spécifique, le rôle d’un agent immobilier est d’accompagner chaque client à trouver un
équilibre entre ses rêves et la réalité du marché pour dénicher au final le bien qui lui correspond le mieux.

Les chiffres par catégories

LES JEUNES

- 77 % des 18-29 ans ont choisi leur logement par défaut
- 54 % des moins de 40 ans souhaitent disposer de plus d’espace
- 27 % des moins de 40 ans sont propriétaires
- 42 % des moins de 40 ans souhaitent déménager pour devenir propriétaire
- 49 % des moins de 40 ans considèrent la proximité des moyens de transports comme un critère
de choix principal
- 89 % des 30 – 39 ans souhaiteraient vivre dans une maison

LES SENIORS

- 65 % des 65 ans et + ont choisi leur logement par défaut
- 20 % des 65 ans et + ne peuvent plus assumer le coût de leur logement
- 29 % des 65 ans et + souhaiteraient vivre dans un appartement
- 67 % des 65 ans et + considèrent la proximité avec les commerces comme un critère de choix
principal

L’ILE-DE-FRANCE

- 34 % des Franciliens souhaitent partir s’installer dans une autre région / un autre pays
- 81 % des Franciliens n’ont pas les moyens financiers de devenir propriétaires
- 24 % des Franciliens considèrent la présence d’un jardin comme un critère de choix principal
- 36 % des Franciliens ne souhaitent pas dépasser 30 minutes aller dans les transports

LA PROVINCE

- 71 % des habitants de province n’ont pas les moyens financiers de devenir propriétaires
- 84 % des habitants de province souhaiteraient vivre dans une maison
- 52 % des habitants de province considèrent la présence d’un jardin comme un critère de choix
principal
- 51 % des habitants de province ne souhaitent pas dépasser 30 minutes aller dans les transports

METHODOLOGIE

Ipsos pour ORPI a interrogé un échantillon représentatif de la population française composé de
1021 personnes âgées de 18 ans et plus.
L’échantillon a été interrogé par Internet grâce à l’Access Panel online Ipsos, selon la méthode des
quotas : sexe, profession du chef de ménage, région et catégorie d’agglomération.
L’étude de terrain a eu lieu du 3 au 10 mars 2011.
A propos d’ORPI
Avec près de 47 000 transactions par an, 1 200 points de vente et 6 000 collaborateurs, ORPI est aujourd’hui le leader
de son secteur. Créée à l’initiative de plusieurs agents immobiliers en 1966, l’Organisation Régionale des Professionnels
de l’Immobilier est résolument engagée pour la réussite du parcours immobilier de ses clients, qu’ils soient vendeurs,
acquéreurs, locataires ou bailleurs. Son organisation en coopérative, unique dans le secteur, lui confère les avantages
d’un fonctionnement décentralisé et ceux d’une harmonisation stratégique et commerciale au plan national. Son Fichier
Commun, véritable exclusivité sur le marché, propose près de 80 000 biens uniques, donnant ainsi toute sa force au
réseau. En développant également une offre de « Solutions Immobilières », ORPI réaffirme sa volonté d’accompagner
les particuliers à chaque étape de leur projet immobilier et leur prodiguant des conseils et des services complémentaires
et de qualité.

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