Frimas à Davos

Frimas à Davos

Comment ça, vous n’êtes pas à Davos ? Eh bien, on ne vous félicite pas : c’est l’endroit où il faut être absolument lorsque se tient le Forum annuel. Bon, d’accord : le prix de « l’invitation » est assez élevé. Très élevé, même. En dépit des efforts méritoires de la Banque nationale suisse pour faire baisser le cours du franc par rapport à l’euro. Mais il faut reconnaître que c’est une très belle station, que la neige suisse est la plus propre du monde et que les hôteliers locaux jouissent d’une réputation méritée d’excellence. Et surtout, si vous aviez vendu votre trois-pièces-cuisine parisien pour vous offrir un séjour en cette saison, vous auriez pu croiser sur les pistes quantité de sommités mondiales, de la politique, des affaires et de la finance. Avec un peu de chance, vous auriez même pu toucher leurs bâtons de ski et être, enfin, guéri des écrouelles.

Encore que nombre de ces excellences n’aient, cette année, pas souvent quitté le confort feutré de leur suite, l’attention solennelle des salles de conférences ou les recoins discrets des somptueux bars d’hôtel. Et pas pour se torcher le nez à la Williamine. Dans les milieux d’affaires, la température est certes à l’optimisme pour le business de cette année. Mais il semble que l’ambiance de connivence popote, qui marque ordinairement toute party entre grands de ce monde, se soit un tantinet délitée lors de cette session. Quand les temps sont durs, même les riches sont obligés de défendre leur pré carré. Les aigles de la finance n’ont cessé de menacer les politiques de mille maux, si ces derniers décidaient de leur faire la chasse. Et par la voix du Président français et du patron de la BCE, ces mêmes aigles ont été promis à l’empoisonnement s’ils persistaient à ne vouloir faire qu’une bouchée de l’euro. Bref, on a connu des pince-fesses moins constipés. Voilà longtemps qu’à Davos, il n’avait pas fait aussi froid dans les conciliabules que sur les pistes de ski. Il nous faudrait un bon réchauffement climatique.

La recette du jour

Party à la Davosienne

Vous n’êtes ni assez puissant ni assez riche pour faire partie du gotha. Invitez les grands de ce monde à un pow-wow select, moyennant une redevance prohibitive. Laissez-les s’étriper joyeusement. Comme ils aiment ça, ils reviendront l’année prochaine. En attendant, planquez vos profits en Suisse et initiez-vous à la philosophie zen.

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