Le train-train de la (...)

Le train-train de la grève

Il fallait s’y attendre : voilà que les mouvements de grève se multiplient à la SNCF. Non, vous n’y êtes pas : ce ne sont pas les cheminots qui protestent, mais les usagers. Qui maintenant arborent en masse leur badge « abonné en grève » et refusent de se soumettre au contrôle des billets. Une vraie chienlit qui va finir par laisser une grosse ardoise à l’entreprise. Mais il faut dire que les utilisateurs réguliers du train sont exaspérés par la fréquence croissante des retards, systématiquement justifiés par une communication digne de la défunte Union soviétique : c’est toujours à cause d’« un obstacle sur la voie ». Le signataire a même eu droit à « un corps sur la voie », par un chef de train sans doute tenté par l’art dramatique.

Il semblerait que l’état général du réseau soit la cause première des désordres rencontrés. Bien que ledit réseau, ainsi qu’une bonne partie du patrimoine de la SNCF (et de ses dettes…) aient été apportés en 1997 à Réseau Ferré de France, une entreprise publique à caractère industriel et commercial. A charge pour elle d’assurer l’entretien et le développement des infrastructures, moyennant des redevances auprès des firmes utilisatrices. Et aussi grâce à des subventions publiques, heureusement. Car le simple amortissement de sa dette est déjà supérieur à son chiffre d’affaires… L’Etat n’étant pas très riche en ce moment, on comprend que le quotidien de RFF soit sportif, celui de la SNCF compliqué et celui des voyageurs acrobatique. Doit-on craindre que le président Guillaume Pepy tente de gérer la crise « à la tunisienne » ? Et abandonne son poste avant que ses fidèles usagers ne viennent lui poinçonner les abatis ? Au moins ne partirait-il pas avec la caisse : il n’y a pas grand chose dedans….

La recette du jour

Tourisme en solde

Comme la plupart de vos concitoyens, vous connaissez mieux la Patagonie que votre pays. Profitez de la promotion des abonnés du rail pour faire le tour de France en train. Sans billet, bien entendu. En cas de contrôle, invoquez le retard pour vous dédouaner. Si par extraordinaire il n’y avait pas de retard, l’angoisse de rencontrer « un obstacle sur la voie » justifiera la gratuité.

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