Les voeux de l'Europe

Les voeux de l’Europe

Il a été beaucoup écrit sur Herman Van Rompuy, premier Président du Conseil européen, dont la moitié du mandat s’est achevée en novembre dernier. Beaucoup de commentaires, surtout au moment de sa nomination. Et dans l’ensemble, beaucoup d’observations plutôt désobligeantes. Pour dénoncer d’abord l’inanité d’une fonction promise à l’inauguration des chrysanthèmes, dans une organisation communautaire où le pouvoir est suspect d’échapper aux règles codifiées de la démocratie. Pour critiquer, ensuite, le manque d’épaisseur supposé d’une personnalité marquée par la grisaille de la politique belge, et desservie par un profil qui évoque tout ce que l’on veut, sauf le panache. Bref, Van Rompuy réussissait le tour de force de susciter autant de dédain chez les Europhiles déclarés, chez les Europhobes militants et chez les Eurocrates installés.

Chacun s’accordait toutefois à reconnaître son talent pour le compromis dans le bourbier politique belge. Pour preuve, lorsqu’il était Premier ministre, la Belgique avait un gouvernement. Aujourd’hui, le pays n’avance pas davantage que sous son administration, mais il n’est plus dirigé. L’Europe a ainsi adopté le modèle belge en important le plus proche et le plus représentatif de ses non-représentants. Il faut visionner ici ses vœux pour s’en convaincre : l’Union a énormément « travaillé » en 2010 (comprendre : les réunions au sommet ont été nombreuses). Elle a beaucoup œuvré pour la stabilité de la Zone : la preuve, la croissance revient. Enfin, elle est passée par ici. Et si elle n’est pas encore repassée par là, ça viendra. Voilà. Enfin, si l’on y croit, comme le confirme le haïku qui ponctue ses vœux sur une note poétique, mais désespérée :

Silence et joie

De Noël au Nouvel An

En espérant aussi

L’espoir

Dans son rôle de Monsieur Loyal de nos jours heureux, Van Rompuy se montre tel qu’il est à son ordinaire : sinistre.

La recette du jour

Espérance en cavalerie

Vous avez l’oreille musicale et craignez que les lendemains ne chantent faux. Economisez sur vos espérances quotidiennes et constituez un stock stratégique. Vous pourrez ainsi prélever, en temps utile, ce qu’il faut d’espérance pour espérer retrouver l’espoir de ne jamais être désigné Président du Conseil européen : le poste est déprimant.

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