Nos amis les insectes...

Nos amis les insectes...

En dépit de son implication auprès du milliard d’humains qui continuent de souffrir de la faim, le FAO n’est guère médiatisé. Peut-être est-ce un gage d’efficacité, par contraste avec ces ONG humanitaires qui consacrent l’essentiel de leur budget à la com’ et aux 4X4 de leurs officiants. Aussi doit-on avouer avoir ignoré l’une des recommandations pressantes de l’Organisation en 2008, que nous rappelle ce jour LeFigaro.fr. Elle ne s’adresse pas aux pays de grande pauvreté mais aux nantis occidentaux, qui consomment une quantité de protéines animales jugée excessive. Car la production de viande exige d’importants apports végétaux, donc la mobilisation à ces fins de terres qui pourraient être directement affectées à l’alimentation humaine ; elle requiert en outre une grande quantité d’eau, cette ressource de plus en plus précieuse. Enfin, le rot digestif du bovin exhale des nuages de méthane qui contribuent à l’effet de serre. Bref, sauf à apprendre à la vache la sobriété du chameau, mieux vaudrait restreindre fortement les cheptels.

Et procéder comme 40% environ de la population mondiale, qui trouvent leur ration quotidienne dans… les insectes – un véritable concentré de protéines, très économe des ressources naturelle. La recommandation du FAO est probablement pertinente, mais pas très facile à suivre. « Les insectes peinent à entrer au menu des Européens » titre prudemment le journaliste, qui n’a pas poussé la conscience professionnelle jusqu’à se taper un déjeuner de fourmis et sauterelles grillées, de scorpions en broche ou de vers à l’étuvée. Reconnaissons-le, ce n’est pas très appétissant. Mais la prudence devrait nous inciter à tenter l’expérience. En supposant que la crise perdure, nous serons sans doute heureux d’épargner notre budget consacré au fly-tox, et de nous régaler d’un sauté de moustiques – à la mexicaine : ça passe mieux avec le piment, et si l’on risque un ulcère à l’estomac, au moins évitera-t-on le cholestérol.

La recette du jour

Menu d’entomophage

Vos ennemis d’hier sont vos amis d’aujourd’hui. Respectez les moustiques, excellents en salade. Bichonnez les cafards dans votre cave et apprenez à les gaver (facile : ils sont gloutons). Vous ferez fortune avec leur foie (mi-cuit) et vous régalerez de leurs magrets – en broche, avec quelques lardons de limace. Le bœuf, préférez-le en photo qu’à table.

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