Attentat à la soubrette

Attentat à la soubrette

C’était bien la peine que le Président Obama se gargarise devant toutes les télévisions du monde, pour avoir commandité et réussi la liquidation expéditive de ben Laden. C’était bien la peine de laisser entendre qu’après avoir éradiqué le virus du Mal, les Américains allaient enfin pouvoir vivre à l’abri des attentats aveugles qui les ont endeuillés. Certes, il est possible que les Yankees soient temporairement immunisés contre le terrorisme aveugle. Possible que les buildings orgueilleux de l’Oncle Sam soient désormais à l’abri de toute agression aérienne. Mais les tours new-yorkaises n’en sont pas pour autant devenues plus sûres. Et rien n’empêche que puisse y être perpétrés des attentats ciblés, dirigés contre des ressortissants non-américains. Au moyen d’armes parfaitement conventionnelles mais ne faisant l’objet d’aucun embargo, des armes d’une précision chirurgicale qui toutefois génèrent de graves dommages collatéraux. Au premier rang de cet arsenal destructeur : l’attentat à la réputation. Au moyen d’une bombe de fiel.

A l’aube d’un week-end que la météo nous promettait serein, un ressortissant français, titulaire d’une haute charge au sein d’une haute institution internationale, subissait la violation de son intimité dans la suite par lui occupée dans un grand hôtel new-yorkais à l’enseigne française. Une soubrette entrait alors sans effraction dans son appartement au moment où il sortait de la douche – nu comme un ver, note suavement la presse, comme s’il était ordinaire de se doucher en costume trois-pièces. Et là commençait à se nouer la trame d’une narrative dramatique : porté par sa réputation de contenir à grand-peine une libido volcanique, l’individu poursuivait l’accorte bonniche et la pressait d’accomplir, manu militari, le même acte que le Président Clinton infligea en son temps à une secrétaire émoustillée par les dommages et intérêts. On connaît la suite : porte verrouillée puis déverrouillée, poursuites vaudevillesques, enchaînements de boulevard, puis échec de l’entreprise lubrique (la pièce est pour tous publics). Symptômes de départ précipité du satyre, arrestation humiliante à bord de l’avion (français) qui eût favorisé sa fuite à Paris (en France) ; mise en geôle avant que ne se prononce la justice américaine, qui frappe avec équanimité les humbles et les puissants. Bon. Le décor est planté. Il s’est probablement passé quelque chose dans cette suite. Mais on a un peu de peine à avaler le scénario de série Z qui nous est servi. A qui ne profite pas le crime invoqué ? Au FMI. Qui s’était, dit-on, mis en tête de malmener les Etats-Unis. A suivre…

La recette du jour

Bombe en tablier

Vous devez neutraliser un personnage intouchable qui peut vous nuire. Ayant lu les œuvres de John le Carré, vous connaissez le « coup de la belle blonde ». Invitez votre ennemi sous les dorures de votre demeure patricienne et introduisez dans sa chambre votre bonniche la plus chaleureuse. Avec mission de l’allumer puis de crier au loup. Puis déclarez-le atteint de rage sexuelle et noyez-le sous l’opprobre publique.

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