Finie l’austérité !

Bon. Faisons nos comptes, histoire de donner un coup de main à madame Lagarde, qui rame un peu pour ficeler son projet de budget. Sachant que la victoire des Bleus en 1998 avait rapporté au pays entre 0.5% et 0.8% de croissance, combien va coûter l’abominable pâtée qu’ils ont subie cette année ? En tenant compte de la loi économique du maximum de vexation, selon laquelle ce sont toujours les hypothèses les plus désagréables qui se produisent (la tartine tombe toujours du côté de la confiture) ; en analysant un sondage d’opinion qui révèle, chez les Français de tous âges, un état de consternation proche de la catalepsie ; après avoir fait mouliner quelques instants nos ordinateurs surpuissants, il apparaît que la France pourrait bien perdre 1% de PIB. C’est-à-dire, grosso modo, 190 milliards d’euros. On ne voudrait pas chipoter, mais qui va payer ?

La vox populi a déjà répondu à la question. Après avoir investi un énorme capital d’affection dans leur équipe, les Français lui vouent désormais une féroce détestation. En foi de quoi estiment-ils que les responsables de ce désastre sportif mémorable doivent en supporter les conséquences. Joueurs et remplaçants, entraîneurs et management, voilà qui doit représenter une petite trentaine de personnes. Le calcul est vite fait : 6 milliards chacun, payables comptant et sans escompte. Dont plus de la moitié revient de droit au Trésor, vu que la dépense publique boulotte chaque année une grosse part de la richesse du pays. Voilà un moyen juste et efficace pour récolter, en quelques mois, la cagnotte que le Gouvernement entendait nous soutirer en trois ans par une cure d’austérité. On espère pour les débiteurs qu’ils n’ont pas claqué tous leurs sous en gâteries d’après-boîte de nuit. Ou alors qu’ils sont bien assurés. Et pas la peine d’essayer de taper Liliane Bettencourt : elle a déjà donné.

Brioche au Bleu

Vous avez appris à Science-Po la recette de base de tout gouvernement : du pain et des jeux. Vos joueurs ayant stupidement dilapidé tous leurs jetons, le pays est menacé d’une pénurie de pain. Conduisez alors votre équipe au moulin. Avec la farine obtenue, confectionnez des brioches. Et priez Marie-Antoinette.