L'électron iranien

L’électron iranien

Si l’on en croit ce sondage probablement sujet à caution, les Iraniens ne rient pas souvent. Deux à trois fois moins que leurs voisins. Il est vrai que les Irakiens, les Afghans ou les Turkmènes ont de meilleures raisons de se bidonner. Pour autant, les Iraniens ne manquent pas d’humour : ils viennent de libérer Clotilde, la nouvelle Mata Hari persane, contre une amende de 3 milliards. D’accord : trois milliards de rials iraniens, ce qui fait beaucoup moins en euro, malgré son accès de faiblesse. Mais tout de même, l’amende représente 67 ans et 5 mois du salaire moyen d’une Iranienne, qu’il faut ajouter aux contreparties diplomatiques négociées avec Paris. Finalement, les Iraniens ont à la fois du pétrole et des idées lucratives. Reconnaissons toutefois que la sanction est à la hauteur des exactions de Clotilde : elle aurait régulièrement communiqué aux autorités françaises le menu de la cantine de l’Université où elle enseignait. Un renseignement hautement stratégique : les éventuelles troupes d’occupation savent désormais où il ne faut pas s’arrêter pour déjeuner. Ça n’a pas de prix.

Depuis que Clotilde est rentrée à Paris, des nouvelles ultraconfidentielles nous parviennent par voie de presse, sans passer par le restaurant universitaire. Brésiliens et Turcs se seraient accordés avec Téhéran, pour un échange de combustible nucléaire sensément conforme aux prescriptions à géométrie variable de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ce club regroupant les pays dotés de la bombe atomique et qui ne souhaitent pas adopter de nouveaux membres. Mais ayant la mauvaise grâce d’entretenir des relations exécrables avec Israël, l’Iran ne peut être facilement rayé de la liste noire de « l’Axe du Mal », quand bien même offrirait-il son pétrole aux nations nécessiteuses.
On peut pronostiquer les premiers dommages collatéraux de cette initiative : la fission rapide du nouveau gouvernement britannique, une coalition plus instable qu’un noyau radioactif. Car le nouveau Secrétaire au Foreign Office, un Conservateur, a tenu des propos belliqueux à l’égard de Téhéran afin de complaire aux cousins américains. Pour les LibDem, l’agression de l’Iran serait une véritable « abomination ». Ça va chauffer, au 10 Downing Street…

La recette du jour

- Kebab iranien

Faites macérer de vieux tapis persans dans de la graisse de mouton. Quand ils sont bien rances, badigeonnez-les de graisse de mouton et enroulez-les sur une broche. Recouvrez de graisse de mouton et faites griller à feu vif. Puis découpez une fine tranche et faites-la goûter à un chien famélique : s’il la refuse, votre kebab est réussi. Payez alors une amende de 3 milliards à l’Iran pour recel de secret d’Etat.

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