Så fick Victoria äntligen

Så fick Victoria äntligen sin prins (*)

On ne savait pas les Suédois aussi mesquins. L’héritière du trône convole en justes noces et ils renâclent devant la facture. Pourtant, à peine plus de 100 millions de couronnes (10.4 millions d’euros), ce n’est pas excessif pour caser une jeune fille de 33 ans. Qui a fini par taper dans l’œil de son prof de gym, un fiancé certes moins séduisant qu’un cheval d’arçon, mais plus prospère qu’un palefrenier de Sa Majesté. Si l’époux avait été un monarque étranger, l’addition aurait été plus salée. Imaginez que le Prince Albert ait fait sa cour : les parents de Victoria auraient dû apporter en dot la couronne de Suède. On comprend que les Monégasques, à l’étroit sur leur Rocher, l’aient plus mauvaise encore d’avoir raté une extension territoriale que les Suédois de s’être fait sucrer leurs économies pour une cérémonie. Mais qu’ils se rassurent : la Chambre de commerce suédoise a calculé que les épousailles de la princesse pourraient rapporter dix fois le prix des noces, par l’activité touristique qu’elles suscitent et la vente de la bimbeloterie-souvenir qui y est attachée. Finalement, unir une princesse à un roturier, c’est un plan de relance efficace pour le pays. Sachant qu’il reste au couple royal deux enfants à marier, la Suède devrait pouvoir sortir rapidement de la crise, s’il se trouve encore quelques gymnastes libres d’engagement.

Et puis, bon : si les Suédois affectionnent tant les Bernadotte, ils ne peuvent pas les laisser vivre comme des pedzouilles. Par souci d’économie, nous autres Français avons depuis longtemps lessivé la monarchie. L’intention était sans doute louable. Mais il semble qu’aujourd’hui les représentants de la République coûtent chaque jour au Trésor plus cher encore qu’un mariage princier. Pour un bénéfice qui ne saute pas aux yeux. Il y a des jours où d’aucuns se demandent si leurs ancêtres ont été bien inspirés de décoller Louis XVI et de saquer Charles X. Parce que des noces épisodiques sont plus économiques, et surtout plus réjouissantes, que le bastringue parlementaire au quotidien.

(*) Titre du quotidien Dagens Nyheter de Stockholm. Traduction pour ceux qui ne lisent pas couramment le suédois : « Finalement, Victoria, elle l’a eu, son Prince ! »

La recette du jour

Smörgåsbord de noces

Ravi de pouvoir enfin caser votre fille aînée, vous organisez un mariage princier. Conviez alors 1.100 happy few à un smörgåsbord. Pour servir ce buffet suédois, utilisez votre argenterie et faites offrir les mets par vos voisins : harengs et leurs sauces, saumon mariné, crevettes, caviar, renne fumé, bœuf grillé, boulettes de viande, omelettes, fruits et pâtisseries – la liste n’est pas exhaustive. Si vos voisins, qui ne sont pas invités, vous rebaptisent Carl Gustaf, vous avez réussi la cérémonie.

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