Un G20 sinon rien

Un G20 sinon rien

Alors rien. Encore que le dernier sommet vienne démentir les allégations selon lesquelles ces grands raouts ne servent qu’à dépenser l’argent du contribuable. Certes, l’addition est salée ; certes, la réunion de Busan n’a produit qu’un peu de vent. Mais elle aura permis aux participants de s’engueuler copieusement. De se défouler, en somme, et ainsi de calmer les frustrations qu’ils endurent sur leurs territoires respectifs. Ce n’est pas si mal. Et puis, ils sont au moins d’accord sur deux questions essentielles : résoudre la crise, c’est « rassurer les marchés » – une véritable obsession commune. Peu importe que les Grecs soient condamnés à se nourrir de racines d’olivier, pourvu que les « marchés » ne soient pas inquiets. Ensuite, la bonne méthode pour retrouver la santé, c’est de rétablir des finances publiques « viables ». C’est-à-dire promouvoir partout une cure d’austérité. Mais sans compromettre la croissance, cela va de soi…

Tel est le programme auquel s’est astreint la Hongrie, promis-juré par le nouveau gouvernement, lequel a donc infirmé les déclarations imprudentes de son porte-parole, sur un scénario à la grecque pour le pays. Une hypothèse pourtant très plausible, Budapest ayant été recavée in extremis par le FMI, un peu avant que la crise ne se déchaîne. Mais les spéculateurs, qui s’ennuyaient un peu ces derniers temps, en ont profité pour dépiauter le forint hongrois, matraquer l’euro et massacrer les actions. C’est toujours ça de pris.

Un unique participant est sorti satisfait du G20, dont le consensus austère fortifie le bien-fondé de la purge qu’il entend infliger à ses contemporains : il s’agit du nouveau Premier ministre britannique. « Les décisions que nous prenons vont toucher tout le monde dans notre pays. Et leurs effets vont durer des années, peut-être des décennies » a-t-il annoncé, en préambule aux coups de massue qui ne devraient pas tarder. Il ne rigole pas, le Cameron. « Notre pays est la seule nation au monde où il y a autant de problèmes qu’ailleurs » prétendait George Bernard Shaw. Il se trompait : désormais, la Grande-Bretagne va connaître davantage de problèmes que les autres. Heureusement pour eux, les Anglais ont le sens de l’humour : ils se hâteront de renvoyer David dans ses foyers, avant de se faire totalement rincer.

La recette du jour

Goulasch à la hongroise

Invitez vos créanciers et inscrivez au menu un bouillon de poireaux, pour les apitoyer. Puis réunissez les ingrédients d’un goulasch que vous ferez mijoter avec un excellent Tokay. Si vos invités se décommandent, licenciez votre maître d’hôtel pour propos mensongers et privez-le d’indemnités. Puis dégustez en hâte le goulasch, avant la saisie de l’huissier.

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