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Un service "action" à la DGI

Avis aux jeunes gens en quête d’une carrière : si vous aimez l’aventure et les voyages, si vous respectez la loi et les vieilles dames, engagez-vous dans l’administration fiscale. Le ministre du Budget vient en effet d’annoncer que le fisc allait examiner « la totalité des actifs » de madame Bettencourt, qui font présentement l’objet de toutes les attentions et, accessoirement, de pas mal de convoitises. « On ira jusqu’au bout, on ira un peu partout dans le monde pour savoir précisément ce qu’il y a, où il y a » a ajouté le Ministre, transformant ainsi la DGI en tour operator. On voit d’ici les cohortes d’inspecteurs envoyés en mission : “Voilà votre billet pour un peu partout dans le monde ; sachez précisément ce qu’il y a, où il y a. Et rentrez au bercail avant la date de prescription.” Vu qu’il s’agit principalement d’ISF, et qu’il y a peut-être dissimulation, le délai de prescription est de six ans. Un sacré job.

Comme elle semble ignorer une bonne partie de “ce qu’il y a” dans son patrimoine, l’intéressée sera sans doute ravie de découvrir “où il y a” des biens lui appartenant. Avec un peu de chance, les explorateurs fiscaux se verront généreusement récompensés à leur retour : dame Bettencourt a le milliard facile lorsqu’elle fait un cadeau. Il n’est donc pas exclu que certains puissent prendre leur retraite après six années d’expéditions administratives dans des paradis souvent exotiques. Plus besoin d’aligner quarante-et-un an et six mois de labeur, le bagne ordinaire maintenant que le régime des fonctionnaires va s’aligner sur celui du pékin. Et qu’il ne suffira plus de quinze ans de service, plus trois mouflets, pour mériter sa pension. En prime, ce sera un légitime motif de fierté de laisser derrière soi une réputation de Livingstone des coffres suisses, de Sherlock Holmes des tripots hongkongais ou de Maigret des claques bermudiens. C’est vraiment cool, la DGI.

La recette du jour

Oublies sauce Bercy

Faciles à réaliser, ces oublies nécessitent toutefois des ingrédients bien particuliers. Il vous faut :
250 g de miel de La Barbade ;
250 g de farine des Iles Caïman ;
2 œufs de coucou suisse ;
30 g de beurre du Liechtenstein.

S’il vous manque des ingrédients, demandez la faveur d’un contrôle fiscal à votre ami ministre du Budget. Ses inspecteurs vous les ramèneront peut-être après leur date de péremption, mais en tout cas avant le début de la prescription.

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