Rentabiliser les vacances

Rentabiliser les vacances

Les aéroports sont maintenant entrés en pleine saison de chienlit. Normal : tout le monde veut partir en vacances en même temps. C’est tellement reposant de retrouver les sensations de bousculade dans le métro ou de bouchons sur les périphs, qui font l’ordinaire des journées de travail. Avec cette année une pincée de piment supplémentaire : les aiguilleurs du ciel nous tricotent quelques mouvements de grève, car ils craignent que la fusion européenne du contrôle aérien ne dissolve la DGAC dans un machin de droit privé. Et ne les prive de leur pelote : le statut de fonctionnaire. Ils n’ont pas tort de s’inquiéter : depuis que la chasse à l’emploi public est ouverte, tous les ministres rêvent de faire un carton. Mais il semble bien que les aiguilleurs aient obtenu l’assurance de conserver leur statut – au moins jusqu’à la rentrée. Ce serait sympa s’ils acceptaient de regagner leurs pupitres, pour vous permettre d’aller bronzer en paix dans l’île d’Arros. Mais si vous deviez continuer d’être pris en otage dans un aéroport, pour cause de vol retardé ou annulé, qu’il nous soit permis de vous donner un conseil amical : changez de destination et partez en Colombie.

On ne saurait affirmer que les tarifs sont bon marché, mais une chose au moins est sûre : au retour, personne ne vous embêtera pour votre excédent de bagages. La preuve : sur un vol récent en provenance de Bogota se trouvait une valise de… 134 kg. Laquelle, du reste, n’avait même pas été enregistrée. Dommage pour son propriétaire, qui aura de la peine à récupérer son bien, car elle était bourrée de cocaïne d’une grande pureté. Un magot de 8 millions d’euros, selon les dires des douaniers de Roissy, qui signent ici la plus grosse prise de leur histoire. Un coup tellement facile qu’ils ont dû en rester comme deux ronds de flan : une valise surnuméraire, impossible à soulever sans un chariot élévateur et en provenance de Colombie. Suspect, non ? Alors on l’ouvre. Et là, bingo ! De quoi faire sniffer tous les douaniers français jusqu’à leur retraite – mais ils n’en n’ont pas le droit. Ce serait donc intéressant de tester l’efficacité de nos gabelous : en rentrant de Bogota, ramenez donc quelques pains de coke dans votre valise et passez-la à l’enregistrement. Mais moins de 20 kg, bien sûr, pour ne pas payer de surtaxe et vous faire remarquer. Si vous réussissez à aller de Roissy à votre domicile sans passer par la case prison, vous aurez bien mérité votre nouvelle vie d’honnête millionnaire.

La recette du jour

Pain surprise anti-ISF

Invitez à un cocktail vos amis banquiers suisses, hongkongais, malais, costariciens et autres paradisiaques. Préparez des sandwichs au lingot d’or et à la liasse de billets de 500, que vous servirez dans un doggy bag en échange d’un reçu. Attendez patiemment vos relevés de compte off shore. S’ils n’arrivent pas, c’est que la valise de vos mules pesait 134 kg. Mais vous avez quand même réussi à réduire votre ISF.

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