Concours Lépine et Educati

Concours Lépine et Education

La France n’a pas de pétrole, mais elle a le concours Lépine. Ce n’est pas vraiment un gisement de start up prometteuses, susceptibles d’irriguer une nouvelle Silicon Valley. Mais c’est une bonne exposition du génie bricoleur hexagonal, qui apporte des réponses inattendues à des préoccupations de premier plan. Comme, cette année, la bûche écologique qui évite de sacrifier nos forêts – elle est fabriquée avec du marc de café (ce qui suppose de se gaver d’expressos, ou d’accepter de se cailler les miches tout l’hiver). Ou encore la ceinture fitness anti-bourrelets, une version améliorée de celle qui avait déjà reçu la médaille de bronze l’année dernière. Mais c’est finalement un automate capable de délivrer une baguette toute chaude qui a été primé – livraison en 10 secondes, ce qui réduit singulièrement le temps passé à faire la queue chez le boulanger. Voilà une heureuse innovation : nos concitoyens privés de pain se seront plus obligés de manger de la brioche.

Puisque le concours Lépine est doté du prix du Président de la République, il serait sans doute opportun que l’Elysée impose un cahier des charges aux inventeurs. Pour tenter de régler quelques uns des problèmes insolubles de notre société. Comme celui de l’éducation, par exemple. Il semblerait en effet qu’en dépit – ou à cause - des innombrables réformes qu’a subies l’Education nationale depuis quelques lustres, l’Ecole produit un stock grandissant de quasi-illettrés : un sur cinq environ, après dix ans de scolarité républicaine, gratuite et obligatoire. Et encore doit-on tenir compte de la notation bienveillante des évaluateurs, qui contribue à farder la désolante réalité. Il est à craindre que le nouveau bidouillage des rythmes scolaires ne contribue aucunement à rehausser le niveau des formations de base. Tout au plus la réforme devrait-elle faire monter le niveau d’exaspération des parents, des enseignants et des élus communaux, tous contraints de s’accommoder à l’usine à gaz du dispositif. En foi de quoi serait-il bienvenu de doter le prochain concours Lépine d’une récompense de qualité : le poste de ministre de l’Education, à quiconque inventera une méthode efficace permettant à tout enfant de savoir correctement lire, écrire et compter après dix ans de scolarité. Chiche !

La recette du jour

Vocation ministérielle

Après ses dix premières années de scolarité, votre enfant est toujours incapable de déchiffrer les affligeantes blagues Carambar. S’il a compris pourquoi il est analphabète, proposez-le au portefeuille de ministre de l’Education : il sera infiniment plus efficace que ses nombreux prédécesseurs.

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