Elections : l'effet (...)

Elections : l’effet papillon

La presse, ce matin, ne va pas être avare de commentaires sur les élections municipales désormais closes. C’est normal : selon les plus récents sondages, le citoyen porterait un intérêt majeur à son administration communale. Encore que le taux d’abstention vienne largement nuancer l’implication du pékin dans la politique locale : la faction des pêcheurs à la ligne ne cesse de gagner de nouveaux adeptes. Quoi qu’il en soit, les analystes patentés sont unanimes à constater que le parti de la majorité parlementaire s’est fait étriller. En foi de quoi spéculent-ils sur l’imminence d’un… remaniement ministériel. Selon un mécanisme mystérieux, le renouvellement des Conseils municipaux entraînerait donc la désignation d’un nouveau Gouvernement. Le bruissement d’ailes des fauteuils de maire devrait ainsi provoquer une tornade en Conseil des ministres. Une transposition de l’effet papillon à la météo politique. S’agit-il de recomposer l’exécutif selon les règles de la proportionnelle ? Ce serait une novation de taille dans l’histoire de la Vème République. Mais cette législature ne s’étant pas, jusqu’à ce jour, singularisée par la hardiesse de ses initiatives, une telle hypothèse peut être raisonnablement écartée. Dans la vie publique contemporaine, une information chasse l’autre : les trompettes d’un remaniement auront donc pour effet de couvrir la cacophonie de l’orchestre municipal. Cela s’appelle « gérer la communication », coco.

De fait, le grand perdant de ce dernier scrutin, c’est la protection de l’environnement. Combien d’hectares de forêts ont-ils été engloutis dans l’impression des programmes, des affiches, des tracts et… des bulletins de vote ? On attend avec impatience le cubage forestier de ces élections. D’autant que la loi se montre particulièrement négligente sur la question. Selon l’article R68 du Code électoral, « Les bulletins autres que ceux qui, en application de la législation en vigueur, doivent être annexés au procès-verbal, sont détruits en présence des électeurs ». Encore heureux que l’on ait pas eu à déplorer d’incendie dans les bureaux de vote. Mais le législateur serait bien inspiré d’amender rapidement cet article R68. Nous proposons que dans une nouvelle rédaction, lesdits bulletins soient « recyclés hors la vue des électeurs, sous la responsabilité du Gouvernement ». Faute de quoi ce dernier serait automatiquement démissionné : il y aurait ainsi un motif rationnel et légal au remaniement après les municipales.

La recette du jour

Dommages collatéraux

Il est temps de vous familiariser avec les nouvelles règles de fonctionnement de nos institutions. Certes, le scrutin municipal continue de désigner le maire de la commune ; mais il déclenche surtout le jeu des chaises musicales au Gouvernement. On attend avec impatience les européennes, qui pourraient faire basculer le pouvoir au sein de la Curie romaine.

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