France, mère des Arts (...)

France, mère des Arts et de la générosité

Qui a osé prétendre que la France est en train de se tailler une réputation d’égoïsme et de repli sur soi ? Certes, les apparences sont contre elles : en proposant de mettre en veilleuse les accords de Schengen, notre pays a pu donner l’impression d’apostasier l’esprit des Lumières qui a longtemps fait resplendir sa réputation. Mais c’est un malentendu : il s’avère que notre infrastructure hôtelière est insuffisante pour accueillir d’un coup autant de réfugiés. La preuve : essayez donc de trouver une chambre sur la Côte d’Azur. Avec le Festival de Cannes, c’est une vraie galère. Les migrants doivent bien comprendre une chose : le Festival est programmé tous les ans depuis belle lurette. On a donc des engagements à tenir. Des contrats à respecter. On ne peut quand même pas contraindre Woody Allen à dormir sous la tente, non ? Il faut être raisonnable : avant de faire une révolution, il faut se préoccuper de la logistique ; faire des réservations ; convoquer la presse ; prévoir l’intendance, en somme. Sinon, c’est la chienlit. Il ne reste plus alors aux imprévoyants que la route vers le Danemark.

Egoïste, la France ? Que nenni. La preuve, en dépit de ses propres difficultés de trésorerie, notre pays vient de faire remise au Togo d’une centaine de millions de dettes. D’accord, le Togo ne pouvait pas payer ; mais ni la Grèce, ni l’Irlande, ni le Portugal ne peuvent honorer leurs dettes. Et pourtant, personne n’a encore proposé de les annuler. Alors que si notre gouvernement était mesquin et avaricieux, il aurait fait livrer à Lomé le billet gagnant de l’Euromillions de ce vendredi 13. Et aurait ainsi récupéré son cash en deux coups de cuillère à pot. Bon, il faut avouer que la remise de dettes s’accompagne d’un protocole, bien entendu. Dont les termes resteront secrets jusqu’à ce que le document soit déclassifié, dans une trentaine d’années. Qu’il nous soit donc permis d’en dévoiler un alinéa, grâce à l’indiscrétion de la fille aînée du buraliste de Faure Essozimna Gnassingbé, chez lequel le Président togolais a fait son Loto avant de signer l’accord : les dettes sont effacées, mais notre pays réduira de 50% l’effectif de ressortissants togolais candidats à l’équipe de France de football. L’exigence est sévère, convenons-en. Sévère pour les Bleus, s’entend : privés des joueurs africains, ils sont condamnés à se faire tôler par n’importe quelle équipe de pieds nickelés

La recette du jour

Hôtellerie nomade

Vous recherchez une activité lucrative qui préserve votre réputation. Vous pouvez devenir gagnant de l’Euromillions, mais l’investissement est hors de prix. Construisez plutôt un hôtel mobile que vous transporterez à proximité de la demande. A Cannes, par exemple, en ce moment. Et près des frontières ad hoc lors des prochaines révolutions. Baptisez-le « Schengen » : il deviendra le symbole de l’hospitalité française.

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