Jouer avec Mario

Jouer avec Mario

Voulez-vous jouer à l’euro ? Non, ce n’est pas une pub pour la Française des Jeux, qui se débrouille très bien pour promouvoir son Euro Millions, merci pour elle. On veut parler ici d’un jeu initié par la Banque centrale européenne, qui se sent d’humeur ludique à l’approche de Noël. Rassurez-vous, Francfort n’est pas La Vegas : pas question de roulette, de Black Jack ni de bandit manchot. Le jeu de société auquel nous convie la BCE entre dans la catégorie des jeux éducatifs, ceux que les parents s’évertuent à dénicher dans les rayons spécialisés et que les mouflets trouvent assommants (les filles préfèrent une poupée et les garçons un pistolet, c’est bien connu). Ainsi donc, les adultes peuvent apprendre en s’amusant, avec une promesse de gain exceptionnelle : un billet de 5 euros portant l’autographe (authentique) de Mario Draghi, le Grand argentier de l’Union. On imagine sans peine qu’un tel objet de collection pourra atteindre la cote de 5 ou 6 euros sur eBay. D’accord, c’est un peu moins qu’un autographe de la Mère Denis, mais tout de même.

Bon, on va cesser d’ironiser, car cette campagne de communication est plutôt astucieuse et ne coûte rien à notre Banque centrale. Il s’agit de susciter la confiance du public à l’égard de la nouvelle série de billets en cours d’émission. Qui a débuté au printemps dernier avec la coupure de 5 euros, précisément. Laquelle a suscité quelques bugs, notamment en Italie où les distributeurs automatiques se sont obstinés à la rejeter comme… un faux. Il faut dire que les automates italiens sont particulièrement suspicieux, allez savoir pourquoi. En foi de quoi convenait-il de préparer les utilisateurs à l’arrivée, en janvier prochain, du nouveau billet de 10 euros. Et les aider à découvrir les signes de sécurité sophistiqués qui caractérisent les nouvelles coupures, pour faire la nique aux contrefacteurs. A la réflexion, on doit admettre que la campagne de la Banque est bienvenue. Car à sa grande honte, le signataire a dû reconnaître qu’il ignorait la plupart des caractéristiques permettant d’identifier les coupures authentiques. Sauf les violettes – vous savez, celles qui affichent un cinq avec deux zéros : ce sont les biffetons qu’il utilise pour le trafic de ses billets. Mais ne le répétez à personne : c’est un secret…

La recette du jour

Chaud, la contrefaçon

Vous cherchez le moyen de vous enrichir sans trop vous fouler la rate. Jouez avec la BCE et apprenez par cœur les moyens de fabriquer de vrais-faux billets. L’exercice n’est pas aisé et vous ne parviendrez pas à la perfection. Mais les risques encourus sont bien moindres qu’au Moyen-Age : à l’époque, on jetait les contrefacteurs dans un bain d’huile bouillante.

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