L’Anglais, espèce menacée
- Par Jean-Jacques Jugie --
- le 23 juillet 2014
Les Anglais appartiennent-ils au genre ordinaire du sapiens sapiens ? La question se pose depuis belle lurette. Même les Romains, qui s’y connaissaient en colonisation, furent incapables de domestiquer les autochtones. Si l’on en croit Tacite, " les populations locales et rurales ne furent pas assimilées par les occupants". Déjà, les Bretons insulaires ne se mélangeaient pas avec n’importe qui, bien qu’ils n’eussent pas encore absorbé la culture sophistiquée que distillent Oxford et Cambridge. Depuis lors, ils multiplient leurs singularités : aucun autre peuple au monde ne peut avaler le full english breakfast sans demander grâce à la quatrième bouchée (saucisses, bacon, œuf, champignons, tomates, haricots en boîte, toasts et... rognons de porc, si affinités). Aucun autre peuple au monde ne peut autant vénérer le Chapelier de la Reine, célèbre pour la témérité souveraine de ses coiffes. Et aucun peuple au monde, à l’exception peut-être des descendants de Gargamelle et Grandgousier, ne peut s’envoyer autant de pintes d’une bière aussi plate qu’un paysage flamand. Bref, les Gibies sont inimitables. Mais sont-ils reproductibles ?
Un embryon de réponse nous a été donné, en son temps, par un Premier ministre français. Edith Cresson, nommée à ce poste lors du deuxième mandat mitterrandien. La Dame se distingua immédiatement par son langage rude de conducteur de diligence. Tout le monde se souvient de cette saillie : "la Bourse, j’en ai rien à cirer", dont les financiers ne prirent pas ombrage. Pas plus que les Japonaia, affectueusement rebaptisés " fourmis jaunes" par la première PM de la France. Quant aux Anglais, ils furent publiquement accusés d’avoir conservé les mauvaises habitudes de leur public school - en négligeant ostensiblement leurs congénères femelles. L’affaire fit alors quelques remous diplomatiques et elle rebondit aujourd’hui avec ce constat scientifique : la GB est incapable d’honorer la démanche d’insémination artificielle. Faute de substance mâle, qui doit être importée de Norvège par containers entiers (enfin, presque). Ainsi, d’ici 20 ou 30 ans, le Royaume Uni sera peuplé de bataillons entiers de Vikings vigoureux et féroces. Les Européens qui se plaignent aujourd’hui de David Cameron peuvent se préparer au pire : avec un descendant d’Odin à sa tête, la perfi Albion n’a pas fini d’exaspérer l’Union.
La recette du jour
Armée du futur
Vous recherchez, Madame, la petite graine qui garantira votre dynastie. Évitez l’Angleterre, dont les bourses sont plates. Optez plutôt pour une AOC sénégalaise ou samouraï, toutes deux réputées pour la qualité de leurs guerriers. Car il faudra bientôt repousser les hordes Viking qui prospèrent au Royaume-Uni