L'éléphant et le chat (...)

L’éléphant et le chat persan

Le cerveau des éléphants est beaucoup plus sophistiqué qu’on ne le croyait. Non, il n’est pas question ici des vétérans de la politique, familièrement baptisés éléphants pour leur aptitude à ravager la porcelaine électorale. Encore que ces éléphants-là ne manquent pas d’instinct, qui leur garantit une remarquable longévité dans la jungle de la vie publique, réputée plus périlleuse que la savane africaine. On veut parler ici du Loxodonta africana, celui qui a de grandes oreilles et dont les défenses sont convoitées par d’ignobles braconniers. Eh bien, l’animal serait capable de reconnaître à la voix ses ennemis humains les plus dangereux. L’histoire ne dit pas si l’éléphant d’Afrique est polyglotte, mais il identifie clairement comme un risque les Massaïs adultes, qui ont l’habitude de le chasser des points d’eaux où s’abreuvent les bêtes d’élevage, alors que les voix de femmes ou d’enfants le laissent (presque) indifférent. Tout comme la langue kikamba
, propre à l’ethnie kenyane des Kimbas – de paisibles agriculteurs qui fichent une paix royale au pachyderme, et qui sont indifférents aux potins gouvernementaux de Nairobi.

On observera avec admiration que l’animal parvient à décrypter la parole de ses prédateurs les plus dangereux sans recours au dictaphone, ce qui lui confère une nette supériorité intellectuelle sur ses cousins de l’espèce humaine. Lesquels ont besoin d’outils sophistiqués pour braconner les défenses de leurs congénères. Le règne animal est décidément plein de ressources insoupçonnées. Et à ce titre porteur de dangers pour le sapiens ordinaire, qui profite de ses capacités infinies de destruction pour coloniser l’espace vital de tout ce qui respire sur la planète. Voyez par exemple l’ours russe, que les Occidentaux veulent déloger de sa tanière historique : l’animal pourrait bientôt démontrer qu’il dispose de moyens convaincants pour ne pas déménager. Voyez par exemple le chat persan, qui a depuis longtemps migré de force hors de l’Iran : son agressivité s’en est trouvée renforcée. Au point de semer la terreur au sein d’une famille américaine, qui a dû appeler la police à son secours pour se protéger du matou. Voilà qui démontre, une fois de plus, l’inconséquence des Yankees : ils veulent asservir la Terre entière et mériter en retour l’affection de leurs conquêtes. Pourtant, tout le monde sait bien qu’un chat persan est capable de colères nucléaires.

La recette du jour

Zoologie politique

Vous menez une carrière publique et devez à ce titre espionner scrupuleusement vos amis. Renoncez au dictaphone, aisément détectable. Préférez le recours à un éléphant : c’est aussi efficace et beaucoup plus discret. Pour votre protection, évitez les trop voyants gardes du corps : un chat persan fera l’affaire. La reine Victoria en avait un, et elle a régné plus de soixante-trois ans.

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