La guerre de communicatio

La guerre de communication

Et maintenant ? Avec la participation massive des populations qui ont plébiscité le rattachement de leur terre à la Russie, il est difficile de considérer la consultation en Crimée comme une «  farce », comme l’a fait David Cameron avec son élégance coutumière. Surtout après que les Occidentaux ont légitimé le nouveau gouvernement de Kiev, mis en place après un mouvement révolutionnaire, et qui a aussitôt bafoué les accords préalablement signés avec ses supporters européens – concernant notamment une réforme constitutionnelle préalable à la tenue d’élections présidentielles. Il est donc difficile de reconnaître les vainqueurs d’un coup d’Etat, perpétré dans le sang, et de dénier en même temps toute valeur à un scrutin pacifique au résultat sans appel. Ce serait faire une curieuse interprétation du droit international et de celui des peuples à décider de leur sort.

Nous voici donc entrés dans une deuxième phase de la guerre de communication qui caractérise l’affaire ukrainienne. S’il ne fait de doute pour personne que le gouvernement destitué avait largement mérité la détestation des citoyens, comme ses prédécesseurs avant lui, l’équipe adoubée par les Etats-Unis et l’UE se révèle être un ramassis de personnalités sulfureuses, d’affairistes attestés voire de malandrins patentés. La grande presse occidentale, émoustillée par le romantisme révolutionnaire, a accompagné la propagande officielle avec une ferveur qui ne l’honore pas. Mais sous peine de se ridiculiser, elle va devoir maintenant mettre beaucoup d’eau dans son vin. Tout comme la « diplomatie » majoritaire, qui a accumulé les rodomontades et les ultimatums, après avoir sournoisement activé les désordres de Kiev. En termes d’image, c’est la Russie qui va maintenant apparaître comme protégeant les légitimes aspirations des peuples, contre l’impérialisme mercanti de l’Occident, lequel légalise un coup d’Etat mais range le référendum dans la catégorie des « farces ». Voilà une indication assez nette de la conception qu’ont de la démocratie les élites de l’UE. A la veille des élections européennes, le signal est plutôt malvenu. Quant à l’évolution de la situation en Ukraine, tout se met en place pour que se vérifie la loi du maximum de vexation. A savoir que la tartine tombe toujours du côté de la confiture.

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