Le lolo de Baby Gaga

Le lolo de Baby Gaga

Les Anglais sont en ce moment très exposés. A une forte récession, d’abord, si les Irlandais mettent à exécution leur menace de ne pas les rembourser (et ils doivent un gros paquet). Ensuite, les Anglais sont exposés à une puissante régression, au sens freudien du terme. Le suspect est encore un Irlandais : un certain Matt O’Connor, qui compte bien exploiter cette tendance régressive. Détrompez-vous : Matt n’est pas psychanalyste. Il est glacier à Covent Garden. Et il fait bouillonner son chiffre d’affaires par stimulation des désirs infantiles chez les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté. Comment ? En appâtant ses patients avec la boule « Baby Gaga », composée de sucre, de citron, de vanille et… de lait maternel ! A ce jour, le produit est rare et cher : O’Connor ne dispose que d’une seule nourrisse, dont l’histoire ne dit pas si elle porte des cornets au balcon. Mais il semblerait que les candidates se pressent à la traite, ce qui devrait pouvoir mettre les deux boules à portée de toutes les bourses, si l’on ose dire.

Sous réserve, bien entendu, qu’aucun interdit réglementaire ne vienne congeler les ambitions du glacier. Non que cette pratique soit considérée comme licencieuse : les Anglais sont très libéraux sur le sujet. La preuve, la Reine porte toujours des chapeaux impudiques sans jamais soulever d’émeute. Non plus que la recette soit jugée gastronomiquement incorrecte : les Anglais sont très laxistes sur la question. La preuve : le pudding est en vente libre. En fait, les difficultés relèvent de l’ordre sanitaire. Les autorités compétentes viennent ainsi d’interdire la vente de Baby Gaga jusqu’à nouvel ordre. Le temps de vérifier que toutes les laitières ont bien été stérilisées. Enfin, au moins leurs pis. En tout cas leur lait. Car si le lolo maternel est plein de riches nutriments pour le nourrisson, il est aussi suspect de trimbaler de méchants virus. Comme celui de la vulgarité, par exemple, dont sont nécessairement infectées ces dames qui vont se faire traire par leur glacier…

La recette du jour

Elevage à l’Anglaise

Votre famille vient d’accueillir un nouveau-né et vous craignez qu’il ne grève le budget. Louez la mère allaitante à Berthillon, un glacier parisien d’excellente réputation. Le bébé biberonnera de la vodka. C’est toujours ça que John Galliano ne boira pas. On dit merci qui, monsieur Dior ?

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