Le Parrain IV

Le Parrain IV

Comme chaque année depuis des lustres, les épreuves du baccalauréat ont apporté leur lot de polémiques. Avec le retour de cette question lancinante : faut-il supprimer le bac ? Car désormais, plus de 90% des candidats sont diplômés, parmi lesquels un nombre respectable de bourriques patentées et d’analphabètes majeurs, dont certains tenteront leur chance à l’Université – et quelquefois avec succès. Voilà qui démontre l’excellence démocratique de notre système éducatif. Il en résulte toutefois quelques dérives, tant chez nous qu’au niveau international. Voyez par exemple le système judiciaire, qui s’affranchit peu à peu des principes élémentaires du Droit que l’on enseignait autrefois. Dans la finance, la règle du «  too big to fail » (trop gros pour faire faillite) s’est imposée et a fait naître celle du « too big to jail » (trop gros pour être condamné). Ce nouveau contexte a permis de légaliser le recel de fraudes massives que pratiquent maintenant les Etats, et tout particulièrement les States. Quand une banque a pillé ses contemporains, manipulé les marchés, blanchi des capitaux criminels ou encouragé la fraude fiscale, elle doit reverser à l’Etat une part du produit de ses malversations. Faute de quoi elle perd sa licence ès canailleries. La puissance publique est ainsi devenue le parrain de la truanderie généralisée – désormais trop grosse pour être combattue.

Mais l’effet de masse peut générer des dommages collatéraux pénalisants. Et handicaper le pouvoir des chefs de gouvernement. Voyez par exemple David Cameron, qui ferraille sans relâche pour empêcher le Luxembourgeois Junker d’accéder à la présidence de la Commission européenne, alors que toute la bienpensance communautaire se mobilise en faveur de cette candidature très popote-système. Eh bien, on ne voudrait pas décourager David, mais il ne pourra pas menacer ses collègues européens de leur faire la guerre si son point de vue n’est pas adopté. Car son armée, autrefois glorieuse, n’est plus du tout crédible : nombre de ses soldats se révèlent «  too fat to fight » - trop gras pour combattre. Incapables de faire une série de pompes sans s’effondrer ou de trottiner sur deux kilomètres sans s’étouffer. La honte. Il semblerait que la surcharge pondérale affecte surtout les bataillons écossais, ce qui ne plaide pas en faveur de leur indépendance. Voilà ce qu’il en coûte de gaver ses troupes de pizzas, de frites et de desserts anglais (une horreur). Bonne occasion pour le Royaume de rançonner les multinationales du sucre et du gras qui ravitaillent son armée.

La recette du jour

Le salut par l’armée

Votre fils n’a obtenu aucune mention aux épreuves du baccalauréat. Pour restaurer l’honneur de la famille, imposez-lui la carrière militaire. Si l’armée française le recale, gavez-le de frites et de sodas et engagez-le dans l’infanterie britannique. Et priez pour que Cameron ne déclare pas la guerre au Luxembourg.

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