Le trouillomètre boursier

Le trouillomètre boursier

Avis de tempête sur les océans boursiers. La semaine dernière s’est achevée sur des coups de vent de force 6 sur l’échelle de la pétoche. Ce qui a entraîné une nette réduction de la voilure des portefeuilles, qui avaient pris l’habitude de naviguer sous spi en dépit des alertes de la météo. Et la semaine débute par gros temps sur les marchés asiatiques, laissant augurer de nouvelles sueurs froides pour les capitaines de la gestion de titres et leurs passagers. Que se passe-t-il donc ? A s’en tenir aux facteurs ordinaires qui conditionnent la tendance boursière, rien de nouveau. La FED américaine devrait ralentir sa générosité : tout le monde est au courant depuis des mois. Les effets du tapering se font déjà sentir depuis presque un an sur les marchés émergents : les dollars rentrent au bercail et font ainsi chuter les devises locales (les devises indienne et latino-américaines ont beaucoup souffert en 2013). Dans de tels cas, avec l’assèchement des réserves de change, ce qui doit arriver finit par se produire, comme la dévaluation : celle du peso argentin (-14% la semaine dernière), avant une possible correction du bolivar vénézuélien (qui a déjà dévalué de plus de 30% l’année dernière). La libre circulation des capitaux, c’est un jeu dangereux pour le pays d’accueil.

Si tout cela était déjà anticipé, où est le problème ? La baisse de la croissance chinoise ? Pas vraiment : même les officiels pékinois l’avaient intégrée. Mais peut-être ont-ils sous-estimé les risques portés par leur système financier, et les dégâts politiques à venir par le dévoilement de la corruption. Voilà ce qui préoccupe aujourd’hui les Boursiers : des phénomènes de nature politique viennent troubler la quiétude de la planète financière, qui préfère, en temps ordinaire, ignorer la vie réelle des vrais gens. Et voilà que du Caire à Bangkok, de Kiev à Ténériffe, de Phnom Penh à Sao Paulo, de Vienne à Athènes, tout est matière (sur les seuls derniers jours) à affrontements violents avec les forces de l’ordre. Et la dépréciation rapide du gouvernement turc laisse augurer des développements plus douloureux que la chute de la Bourse d’Ankara ou de la livre turque. Finalement, la planète financière serait plus peinarde s’il n’y avait pas toutes ces populations pour venir semer la zizanie. Mais que font les pouvoirs publics ?

La recette du jour

Fromage ou dessert

La démonstration est désormais avérée : la santé des marchés financiers n’est pas compatible avec le bien-être des populations. C’est fromage ou dessert. Si vous êtes d’une nature pacifique, choisissez de vivre dans un pays dépourvu de Bourse. Il s’agit d’une condition nécessaire, mais hélas pas suffisante…

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