Les inégalités "à la (...)

Les inégalités "à la Suisse"

Pendant que les Européens éliront, ou pas, leurs représentants au Parlement, les Suisses seront appelés à se prononcer sur une mesure qui provoque quelques frictions dans la Confédération : la généralisation d’un salaire minimum, automatiquement indexé et étalonné à 4.000 francs par mois. Soit 3.280 euros au taux de change actuel. Jusqu’à ce jour, les minima salariaux sont négociés par secteur d’activité, mais la moitié des travailleurs échappe aux effets des nombreuses conventions collectives. C’est-à-dire que le prolétariat helvétique – dans les services à la personne, notamment – doit se contenter d’un salaire moyen de… 3.887 francs, soit à-peu-près le double de son homologue français. Certes, le système des assurances sociales est un peu différent du nôtre ; certes, la vie quotidienne est un peu plus coûteuse, surtout si vous devez loger une famille nombreuse dans une maison confortable, ou que vous êtes obligé d’établir votre cantine au Restaurant Windows de l’Hôtel d’Angleterre à Genève – on ne saurait trop vous recommander cette excellente table, lorsque vous allez prendre des nouvelles de votre (ex)banquier.

Voilà donc ce qui préoccupe nos voisins à la veille de la célébration de la Fête du Travail. D’autant que l’Office fédéral de la statistique vient de publier sa dernière étude sur les rémunérations. Laquelle relève, horresco referens, un net accroissement des inégalités : il y a désormais un écart de 1 à 3 entre le revenu moyen des 10% de salariés les moins bien payés (cité plus haut) et celui des 10% les mieux lotis. Parmi ces derniers se trouvent les personnels de la banque et de l’industrie pharmaceutique, dont le revenu mensuel moyen approche 10.000 francs (8.200 euros). Les guichetiers français vont en verdir de jalousie. Pas étonnant que les Helvètes considèrent généralement les Gaulois comme des pouilleux braillards et des trous-de-balle impécunieux. Car le salaire médian en Suisse est très exactement le triple de son équivalent français. Voilà qui permet de mieux supporter les criantes « inégalités » dans la Confédération…

La recette du jour

Le vote utile

Vous n’arrivez pas à décider quelle liste aura votre suffrage pour les élections européennes. Votez pour celle qui acceptera le rattachement de votre résidence à la Confédération helvétique. Vous obtiendrez ainsi un triplement de votre salaire. Et le droit de détenir un compte bancaire en Suisse, ce qui est aujourd’hui un luxe quasi-inabordable.

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