Les monarchies à la (...)

Les monarchies à la brioche

Pour sûr, les temps sont durs. Pour tout le monde. Pas seulement pour les familles françaises qui offrent une descendance au pays, et qui vont à nouveau se faire raboter le quotient. Mais bon, il semblerait que ce choix divise moins l’opinion que la modulation des alloc’s. Et surtout, qu’il rapporte davantage au Trésor. Avoir des enfants sera désormais un signe extérieur de richesse et donc taxé comme tel. Soit. Mais il ne faut pas croire que notre pays soit le seul à bousculer ses tabous. Voyez l’Angleterre : Sa Majesté a fêté dimanche dernier ses soixante ans de règne. Ce n’est pas rien. Eh bien, seuls les proches étaient conviés à prendre le thé au château de Windsor pour célébrer l’événement. Et pour ne rien changer à son ordinaire, la Reine avait, la veille, honoré de sa présence le fameux derby d’Epsom et étrenné pour l’occasion l’un de ses chapeaux qui terrorisent le gazon des hippodromes. Aujourd’hui aura lieu la cérémonie officielle à l’abbaye de Westminster. Sous la houlette de l’Archevêque de Cantorbéry, certes, mais avec quatre fois moins d’invités que lors du sacre : ils ne seront que 2.000. Une réception aussi rikiki qu’un pince-fesses de mercière. Sans pain ; juste de la brioche. Oui, vraiment, les temps sont durs.

On n’a pas eu connaissance de la liste des invités, mais il faut supposer que la famille royale belge sera représentée. Les Saxe-Cobourg et Gotha auraient tort de se priver du déplacement, tant que le gouvernement belge ne leur a pas coupé les vivres. Car les finances du Royaume sont, comme partout ailleurs, plutôt mal en point. En foi de quoi le Premier ministre papillonné envisage-t-il de réduire le train de vie de la Cour. De limiter le nombre d’attributaires de dotations publiques. De payer à la vacation toute collaboration de la Famille royale aux œuvres d’intérêt général. Avec des chèques emploi-service, si ça se trouve. Et d’assujettir la monarchie à l’impôt sur le revenu et au paiement de la TVA, comme le commun des roturiers. Au train où vont les choses, le Gouvernement serait bien capable de leur sucrer les alloc’s. Bon, d’accord : les autorités belges font ce qu’elles veulent de l’argent qu’elles n’ont pas. Mais on peut se demander s’il est bien opportun, dans un pays éclaté en communautés querelleuses, de dynamiter la monarchie – seul sujet qui fasse à-peu-près l’unanimité pour elle. Ils ont vraiment un talent inné pour la bisbille, ces Belges.

La recette du jour

Investissement princier

Vos enfants vont vous coûter encore plus cher avec la miniaturisation du quotient familial. Préparez l’avenir. Apprenez le flamand à votre fils aîné et fiancez-le à Elisabeth de Belgique (fille de Philippe, héritier du trône). D’accord, elle n’a que douze ans. Mais un jour, elle sera reine d’une nation unifiée. Et elle promulguera l’exemption d’impôt pour le beau-père du trône.

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