Les vacances atomisées

Les vacances atomisées

Les Islandais croyaient avoir la paix, depuis qu’ils ont fait un pied de nez aux créanciers internationaux, en refusant de se laisser enchaîner à la dette de leurs banquiers. Ils en ont profité pour saquer leurs élites politiques, qui n’étaient pourtant pas bien tyranniques. Voilà qui a dû déclencher la colère de Thor : leur pays est apparemment le premier à avoir enregistré des retombées de particules japonisées. Vous savez : celles qui ne-sont-pas-dangereuses-pour-la-santé. Pour celle des Etrangers, s’entend : dans la région de Fukushima, au contraire, mieux vaut ne pas brouter la pelouse. Ni cuisiner le produit de sa pêche. Mais il ne faut pas s’inquiéter : dans trente ou quarante ans, la situation redeviendra normale. Sauf que les vaches auront les pis sur la tête et que les coquilles Saint-Jacques seront aussi volumineuses que des citrouilles d’Halloween. Voilà qui devrait accélérer l’évolution des espèces et leur permettre de mieux s’adapter à leur nouvel environnement.

En attendant, il est raisonnable d’annuler vos pérégrinations en Asie ou dans le Grand Nord. Voire en Méditerranée : là-bas, il pleut du plomb, dont les effets à court terme peuvent être dramatiques pour la santé. Et plus moyen de se mettre à l’abri dans les recoins tranquilles du Yémen, autrefois squattés par les touristes d’Al-Qaïda. Bien qu’il ne soit au pouvoir que depuis 33 ans, et qu’il gouverne le pays avec la bienveillance popote qui est la marque des dictateurs de la région, le Président Ali Abdallah Saleh est désormais conspué par les populations. Qui réclament son départ avant l’échéance électorale de l’année prochaine. Dans l’attente des bulletins de vote, l’armée distribue quelques salves de mitrailleuse : il va falloir détourner nos Rafale de leurs objectifs libyens. Peuvent pas patienter un peu, les Yéménites ? A ce rythme, on ne va plus savoir où partir en vacances. Pas en Inde, en Chine, en Russie ni au Brésil : tous réprouvent notre raid africain et ils nous battent froid. Pas aux Etats-Unis : il faut maintenant passer au microscope électronique pour entrer dans le pays. Restent heureusement à découvrir les banlieues chaudes de la Région parisienne, devenues moins périlleuses que la plupart des destinations. Ou l’Auvergne : ses vaches ont toujours les pis à leur place et aucun séisme n’est prévu pour les dix prochains milliers d’années.

La recette du jour

Voyage autour de la chambre

Le monde extérieur est devenu dangereux et vos économies ont été irradiées par la crise. Profitez de cette opportunité pour inaugurer le voyage à la façon de Xavier de Maistre : restez chez vous. Et imaginez une planète sans despotes, sans mauvaise foi démocratique, sans césium nomade. D’accord, c’est difficile. Mais en cas de succès, vous serez transporté.

deconnecte