Pour quelques milliards

Pour quelques milliards de plus...

On ne voudrait pas vous en faire reproche, mais si vous ne figuriez pas dans la short list l’année dernière, vous n’y êtes pas non plus cette année. Bien qu’elle se soit singulièrement allongée. Quelle liste ? Mais celle des milliardaires, voyons ! La planète en compterait exactement 1.210, soit 20% de plus que l’an passé. Notez qu’il s’agit de la fortune en dollar américain, qui demeure l’unité de compte du gros argent, bien que le billet vert continue de perdre des couleurs. Et le tiers des modernes Crésus logent chez l’Oncle Sam, même si les nouveaux adhérents au club se recrutent surtout en Chine, en Inde et en Russie. Chez nous, les membres se comptent sur les doigts des deux mains – plus l’orteil du pied droit. Evidemment, le classement comporte son lot habituel d’incertitudes : bien des nominés sont beaucoup moins milliardaires que ne le prétend Forbes, vu que leurs (énormes) dettes sont souvent planquées sous le tapis. Et quantité de candidats méritants sont exclus du tableau d’honneur, comme les trafiquants de drogue patentés, les marchands d’armes occultes et les dictateurs déchus ou à déchoir. Pas de ben Ali, ni de Moubarak, ni de Kadhafi dans la liste, ce qui est une injure supplémentaire à l’entreprenariat politique.

Pourtant, monarques et Chefs d’Etat ne sont pas exclus de la compétition. On y trouve en bonne place les roitelets du pétrole, bien sûr, même s’ils sont assis sur un baril (de poudre). Mais le Prince Albert de Monaco n’est même pas milliardaire, bien que deux fois et demi plus riche que la Reine d’Angleterre, laquelle ne pèse que 350 millions. Une pauvresse. En revanche, le Roi d’Italie et des Deux-Siciles, Silvio Berlusconi, fait la nique à tous ses homologies européens. Par l’immensité de sa fortune (8 milliards), la crudité de son bagout de camelot et le faste de son bling-bling de gangster yankee. Sur la seule année 2010, il aurait claqué 34 millions d’euros pour son train de vie, en ce compris les pourboires à ses jeunes soubrettes, pour les services d’étage. Mais il faut dire que l’intendance devient plus coûteuse que ne le prétendent les statistiques officielles. Selon l’instruction judiciaire dont il fait l’objet, Berlusconi aurait l’année dernière payé 900.000 euros pour la facture d’électricité de sa villa d’Antigua. C’est le prix de la climatisation, quand on a le feu au caleçon.

La recette du jour

Prospérité climatisée

Depuis toujours vous rêvez à la fortune. Vous n’êtes né ni dans le garage de Bill Gates, ni dans un émirat du Golfe, ni à la Cour du Lichtenstein. Ne désespérez pas. Achetez une villa somptueuse à Antigua. Dès que votre facture d’électricité approchera le million, vous saurez que vous êtes Président du Conseil italien. Première fortune du pays, et premier séducteur aussi.

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