Warren Buffet fait (...)

Warren Buffet fait son marché

Si vous ne parvenez pas à concrétiser vos investissements, que l’angoisse du futur vous étreint et que votre foi capitaliste est minée par des doutes métaphysiques, il vous faut derechef filer au Nebraska. Et consulter l’oracle d’Omaha. Warren Buffet sévit depuis quatre décennies dans la fonction d’aruspice spécialisé en avenir radieux, dans la lecture des entrailles du modèle américain. C’est un peu plus salissant que de lire les viscères de poulet, mais drôlement plus efficace. Pour lui, en tout cas : sa performance d’investisseur continue d’éclipser les résultats bling-bling et éphémères des traders et autres m’as-tu-vu de la finance électronique. Voilà des lustres qu’il est entré dans le club des milliardaires mondiaux et qu’il se maintient sur les premières marches du podium. Bon pied bon œil à quatre-vingts ans, grâce une vie rangée dans la modeste maisonnette qu’il n’a jamais quittée, et en dépit d’un régime diététique suspect : ses repas de fête consistent à banqueter avec ses petits-enfants. D’un hamburger et d’un verre de Coca, au McDo du coin.

Il est vrai qu’il est actionnaire significatif de Coca-cola, une entreprise comme il les aime : qui fabrique et vend des produits réels à de nombreux vrais gens. L’année dernière, Il a lâché 28 milliards de dollars pour une compagnie ferroviaire – un moyen de transport pratique et peu gourmand en énergie. Et il vient d’en investir 10 de plus dans une firme qui fabrique principalement des lubrifiants pour l’automobile. Sans doute pense-t-il qu’avec la difficulté des temps, les Américains vont conserver leur bagnole plus longtemps que leur conjoint légitime. Bien vu, Warren. Buffet est heureux d’avoir encore plein de sous à investir. 38 milliards exactement. Ce pourquoi il n’est pas question pour lui de prendre la retraite. Si donc vous avez un gros paquet à investir, allez le voir : il vous rendra le sourire et vous prodiguera de bons conseils. Si vous n’avez pas 38 milliards, réjouissez-vous d’être pauvre et d’échapper au stress des investisseurs. Un soda, un McDo, et dodo !

La recette du jour

Offre d’emploi

Vous aimez la vie saine de milliardaire provincial, mais vous êtes citadin et fauché comme les blés. Installez-vous au Nebraska dans la banlieue d’Omaha. D’accord, c’est assez tristounet et un peu plouc. Mais entraînez-vous à vaticiner et vous aurez amélioré votre CV, pour le jour où le poste d’oracle-milliardaire local va se libérer.

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