Barbara Hepworth, inconnu

Barbara Hepworth, inconnue célèbre à la Fondation Maeght

Tout événement chez Maeght reflète une histoire d’amitié et de fidélité. L’exposition consacrée cet été à Barbara Hepworth ne fait pas exception à cette tradition. C’est le travail d’une figure féminine majeure de l’art qui est présenté dans les salles de la Fondation de Saint-Paul-de-Vence. L’artiste a exposé dès 1967, puis en 1972, à l’institution saint-pauloise, qui était à l’époque la première fondation indépendante dédiée aux arts vivants dans notre pays. «  La galerie n’avait que deux ans à l’époque, elle faisait figure d’ovni dans le paysage de l’art en France », confie Isabelle Maeght.

Adulée en Angleterre

On découvrira une large rétrospective, depuis ses dessins figuratifs jusqu’à ses monumentales sculptures abstraites, ainsi que quelques œuvres de dimensions plus modestes, préservées sous verre comme des bijoux.
C’est au contact de Brancusi que cette artiste s’est affranchie des traditions académiques (on ne manquera pas de faire des comparaisons). Avec Jean Arp et Pablo Picasso, elle réalise une œuvre d’une pureté géométrique qui la place à l’avant-garde de l’art.
Partisane de la taille directe, elle travaille le bois et la pierre de façon novatrice. Ses formes percées laissent passer la lumière. Elle cherche à exprimer une vision universelle de l’expérience humaine à travers l’abstraction.
L’exposition présente un parcours didactique, chronologique, comprenant dans chaque salle une pièce forte, des sculptures et des lithographies. On comprendra à la fin de la visite pourquoi Barbara Hepworth est adulée en Angleterre, son pays d’origine, alors qu’elle reste encore méconnue en France. La Fondation Maeght répare l’injustice avec cette exposition estivale.

20 ans de la disparition d’Arman

L’année 2025 marquant les 20 ans de la disparition d’Arman, la Fondation Maeght lui consacre une salle tout l’été, à l’occasion du don, par sa veuve Corice, d’une grande sculpture. À l’entrée de la Fondation, un des violoncelles de la série Atlantis ne passera pas inaperçu. On s’attardera aussi, avec gourmandise, devant la vitrine qui abrite de précieux livres d’art. « La bibliophilie nous tient à cœur, cette collection a été lancée avec la seule contrainte : le nombre de pages et le format.  »
Les visiteurs qui ne connaissent pas encore les salles de la nouvelle extension dessinée par l’architecte Silvio d’Ascia et qui vont y pénétrer pour la première fois vont apprécier les grands tableaux d’art moderne qui y sont exposés, ainsi qu’une œuvre éphémère de Pierre Roy-Camille (une fresque monumentale posée directement sur la plus grande baie vitrée du site). Une sorte d’amplification du paysage, tissant un dialogue entre art contemporain et les chefs-d’œuvre de l’art moderne exposés à côté.

Photo de Une : Isabelle Maeght (troisième en partant de la gauche) en compagnie des chevilles ouvrières de cette exposition. ©ML