De détectrice de talents

De détectrice de talents à coach vocale dans The Voice Kids

Débordante d’énergie et de projets, Carol Nakari, responsable à Nice du casting de l’émission depuis plusieurs années, est propulsée coach vocale pour la 11e saison dans l’équipe de Soprano.

Avec Carol Nakari, les idées fusent. Mais la chanteuse, inclassable, aussi à l’aise dans le rock que le jazz, est aussi en permanence dans l’action.
À Nice depuis 25 ans, la Canadienne est à la fois professeure de chant dans l’école qu’elle dirige avec sa compagne, chanteuse dans un groupe - le Carol Nakari Quartet -, responsable du casting de The Voice et sera visible, dans quelques jours, au côté du rappeur marseillais en tant que coach vocale pour la nouvelle saison de l’émission dédiée aux jeunes chanteurs.
« Bruno Berberes (directeur du casting et directeur artistique de The Voice) m’a dit il y a quelques mois : il faut préparer ça, ça et ça pour le casting. Ah, et j’ai oublié de te dire… tu es coach vocale pour Kids. » Elle reste sans voix, chose rare. Mais pas longtemps car les surprises, Carol Nakari y est habituée. « Elle adore ça », plaisante même Alexandre Gaubert, son complice depuis plus de 20 ans et guitariste du groupe (le batteur Christian Grassart et le contrebassiste Rémi Le Flohic complètent le quatuor).
Elle est en tout cas souvent sortie de sa zone de confort. Il y a quelques années, victime d’un licenciement économique alors qu’elle occupe un poste à responsabilité dans un groupe de matériel médical, elle décide de tourner le dos à un entretien d’embauche et au côté rassurant du
salariat, pour se lancer en tant qu’intermittente du spectacle. « Je me suis dit que c’était un peu précaire… Mais j’étais épanouie !  » Elle s’investit alors à 100 % dans le chant. Le groupe enchaîne les dates (« On est les 4x4 du chant, on peut jouer partout, des campings aux palaces ! ») et elle se retrouve à passer le casting de la deuxième saison de The Voice.

Une grande liberté

©Olivia Blanquet

« Cela ne me plaisait pas car on vous demandait de chanter une chanson bien précise ». Elle tombe sur un titre de Joyce Jonathan. « Ce n’est pas mon style alors je fais un medley, avec Sting et du jazz. » Résultat : elle n’est pas retenue mais on lui dit qu’elle est «  incroyable » et« informatable  ». « C’était une reconnaissance et cela m’a remplie. » Et c’est à ce moment-là qu’elle tape dans l’œil de Bruno Berberes.
Si après l’expérience The Voice elle trouve une légitimité définitive à se sentir chanteuse, il lui manque cette même légitimité pour faire chanter les autres. Elle accepte pourtant de remplacer au pied levé une professeure de chant dans une école de danse niçoise mais ne se voit pas continuer, bien que les élèves soient enchantées et tiennent à ce qu’elle reste. «  Je me suis sentie encore reconnue  », témoigne-t-elle, après avoir eu le trac de sa vie avant le premier cours.
La reconnaissance ultime en tant que coach vocale viendra d’une formation avec Richard Cross, un « savant ».« Le premier cours, je n’ai rien compris. Et puis j’ai passé deux ans de folie !  » Elle
explique avoir eu plusieurs maîtres de chant : l’Australien Albert Lance, l’un des plus grands ténors de l’histoire, et le Français Marc Vento, à l’immense carrière internationale, alors qu’elle est au conservatoire d’Antibes, puis Richard Cross et Séverine Parent, ancienne directrice
artistique du Cirque du soleil décédée en 2022.
Au sujet de The Voice Kids, elle confie avoir « eu peur de ne pas avoir [sa] vérité » mais a « vu que c’était d’une extrême bienveillance  ».
Elle retournera en Seine-Saint-Denis pour les demi-finales et la finale de l’émission et espère aussi mettre très prochainement sur pieds deux projets d’envergure : une «  fresque populaire  » avec des chanteurs amateurs et une boum géante à Nice au profit des Petits 
Invincibles, l’association niçoise de protection de l’enfance.

Visuel de Une : ©Laura Dievart