Expo : Léger et ses (…)

Expo : Léger et ses amis réunis à Biot

Le Miles Davis de Niki de Saint Phalle, longtemps installé devant le Negresco, a pris ses quartiers d’été au musée Fernand Léger. Cet invité exceptionnel annonce avec tambours et surtout trompette la nouvelle exposition. Il est rejoint par d’autres œuvres des Nouveaux Réalistes - Arman, Yves Klein, Raymond Hains, Martial Raysse, César - car elles aussi ont déménagé pour la période estivale, quittant le MAMAC, fermé pour travaux jusqu’à nouvel ordre, où elles sont habituellement présentées.

Fernand Léger est un pionnier de l’avant-garde du XXe siècle


Oeuvre de Fernand léger (détail) ©M.L

Son travail est toujours aussi vivant et gai. La simplicité, l’esthétique, la fonctionnalité et la sobriété de son musée avec de beaux volumes constituent le plus grandiose écrin aux œuvres de grandes dimensions que l’on va y voir, mais aussi d’autres de format modeste. 
Un peu d’histoire : le critique d’art Pierre Restany, qui avait l’oeil, a dès 1920 utilisé le terme de « Nouveau Réalisme  » pour qualifier la démarche artistique de Fernand Léger. Un groupe d’artistes a fini par se constituer autour du « maître » en 1960 à Paris, et aussi outre-Atlantique, illustrant les échanges entre la création européenne et la scène américaine. Parmi ces derniers, Roy Lichtenstein et Keith Haring, dont on pourra voir sur place à Biot une très belle et grande toile. 

Rappelons que ce mouvement coïncidant avec l’essor de la scène artistique niçoise à partir des années 50 constitue le noyau central des collections du MAMAC. Les 110 œuvres exposées, dont cinquante pièces issues du musée niçois, illustrent un parcours étiqueté sous trois thématiques : le détournement de l’objet, la représentation du corps et des loisirs, et la place de l’art dans l’espace public.
Ludique et créatif le parcours conserve son côté didactique, mettant en lumière les collaborations de Fernand Léger, les échanges artistiques, mais aussi la forte empreinte qu’il a laissé derrière lui.
Si pour Léger l’art est partout où l’on ne l’attend pas, si l’art et la vie fusionnent pour révéler la beauté poétique de notre quotidien, on constate qu’il n’est pas le seul à hisser au rang d’oeuvres d’art les matériaux, symboles ou outils dans leur réalité la plus banale. Une même démarche menée par Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Jacques Villeglé, Martial Raysse qui fut le premier à avoir pensé à introduire le tube de néon dans un « tableau ».
Léger n’est plus le seul à pratiquer l’art de manière spontanée, ainsi que le démontre avec vigueur le Néerlandais Karel Appel : il faut au moins aller voir de près son cycliste, une huile sur toile mélangée au bois peint en relief de 205 X 200 centimètres. Un hommage éclatant et direct à Fernand Léger !

Jusqu’au 18 novembre

Photo de Une ©M.L