TNN : la démolition (...)

TNN : la démolition programmée n’empêche pas de fortes ambitions

Tout feu, tout flamme, Muriel Mayette-Holtz ! D’un sourire dont elle n’est pas avare, elle écarte rapidement la complication de la démolition imminente de son théâtre. Comme un défi supplémentaire pour encore mieux rebondir : "la crise sanitaire a été incroyablement impactante pour nous, et j’ai été nommée à ce poste pour ma capacité à faire venir les publics" explique la directrice du TNN. Et le public est revenu...

Car cette infatigable est partout : administratrice, pédagogue (elle a créé un cours d’oralité gratuit), comédienne, metteur en scène. Elle est souvent aux rendez-vous du samedi et du dimanche matin au kiosque du Paillon. Elle anime aussi une chronique sur Radio Émotion. Elle a aussi créé un fond de dotation avec Benjamin Mondou, pour accroître ses actions en direction des publics éloignés.

Une vraie prise de risque

Et voilà qu’en lieu et place d’un théâtre, on lui propose cinq plateaux "Un luxe !"(1) Pour les gens du spectacle vivant, ce qui se passe sur scène est plus important que les murs eux-mêmes : "l’ADN d’un théâtre, c’est ce qu’il défend". Viscéralement attachée au "grand répertoire", elle s’engage donc pour "un théâtre villardien, populaire et généreux, avec des textes forts, des auteurs parfois vivants parfois morts, jamais tièdes". Ce qui comporte des prises de risque aussi : "Il faut risquer que cela ne fonctionne pas".
Forte de son expérience d’administratrice de la Comédie Française, Muriel Mayette-Holtz a fini par s’apercevoir que, même si la grande maison n’est pas à l’abri des échecs, le public reçoit a priori favorablement les propositions risquées. Bien sûr cette remise en question permanente n’est pas simple, et déménager c’est inconfortable, mais elle se représente ces épreuves comme un tremplin pour lui permettre "de retisser la confiance et en profiter pour aller vers de nouveaux publics".

Le programme continue... ailleurs

Donc, après la dernière représentation au TNN (le magique "Le Bruit des Loups"), les spectacles seront délocalisés aux quatre points cardinaux de Nice. En attendant la construction d’un futur "Palais des Arts et de la Culture" à la place de l’actuel palais des expositions, les spectateurs se rendront à l’Opéra, dans les théâtres Francis Gag et Lino Ventura, au forum Nice nord. Mais aussi à la Diacosmie, le centre de production de l’Opéra de Nice dans la plaine du Var, qui offre 320 places pour explorer le domaine du spectacle musical. En attendant l’ouverture de la salle des Franciscains, et en mai de la Cuisine, salle "éphémère" de 600 places près de Nikaïa où sera donnée "Bérénice" avec Carole Bouquet, et une autre salle de 500 places dans l’immeuble Iconic en construction près de la gare Thiers.
Le Kiosque dans les jardins du Paillon reçoit les rendez-vous du samedi à 11 heures pour des lectures de contes, et du dimanche à la même heure pour des procès avec la participation de vrais avocats et de figures niçoises. Hors Nice, L’épreuve de Marivaux sera jouée cet été dans la Roya, et Muriel Mayette-Holtz envisage de retourner jouer dans nos vallées cet été. À suivre…

(1) à Nice, la démolition du TNN ne provoque pas forcément l’enthousiasme du public, une pétition contre le départ de cet équipement ayant déjà recueilli plusieurs milliers de signatures.

Photo de Une : Muriel Mayette-Holtz à l’Opéra de Nice pour la première de Tartuffe DR JMC

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