Armement : les ventes

Armement : les ventes décollent !

Jamais la France n’a vendu autant d’avions, d’hélicoptères, de bateaux et de matériels militaires dans le monde entier que cette année.

Le Rafale, nouvelle star du ciel

Après de longs mois de discussions, au nez et à la barbe des Russes et des
Américains, Dassault-Aviation vient de vendre 36 exemplaires de son Rafale à l’Inde. Un marché de 8 milliards d’euros.
Entré en service au début des années 2000, cet avion de combat équipe l’Armée de l’Air et l’aéronavale, la France disposant à ce jour de 150 appareils de ce type.

Des précédents

Cette vente à l’Inde constitue le plus cher contrat jamais signé par l’aéronautique militaire française. L’année dernière, le Qatar (24 Rafales) et l’Egypte (24) avaient déjà passé commande de cet appareil, le préférant à ses concurrents directs comme l’Eurofighter, le F 35 américain (très cher) ou le Gripen suédois moins bien armé.

Pourquoi maintenant ?

Pourquoi se vend-il maintenant alors qu’il est resté sur l’étagère pendant des années ? Pour les spécialistes, c’est parce qu’il a été éprouvé au combat – en Libye, en Afghanistan, au Mali et en Syrie - et parce qu’il a amélioré ses systèmes de radars et de missiles. Et parce que certains pays ne veulent pas trop dépendre de leurs « grands » amis américains, russes ou chinois, pour garder une indépendance opérationnelle.

La marine aussi...

Si la France a aussi vendu des hélicoptères à la Pologne et à la Corée du sud, elle s’est distinguée dans le domaine maritime en signant la vente de douze sous-marins à propulsion traditionnelle (non nucléaire) à l’Australie. Des bâtiments de 97 mètres de long, 4000 tonnes pour un équipage de 60 hommes.
Les premières livraisons sont attendues en 2027. Un contrat de 34,3 milliards.

Les affaires sont les affaires

L’époque où un président de la République, en l’occurence François Mitterrand, faisait désarmer des avions de chasse pour sa visite au salon du Bourget est bel et bien révolue... Il faut remonter loin en arrière pour trouver une période aussi faste pour cette industrie. Une bonne nouvelle ? Pour l’économie et l’emploi, oui. Pour le reste...

17 milliards de CA

Le marché de l’armement représente 200 000 emplois directs et induits
en France. Nous sommes dans le Top 5 des plus gros vendeurs. Alors que le chiffre d’affaires moyen était de 4 milliards par an ces dernières années, il a grimpé à 15 milliards en 2015 et à 17 milliards cette année qui n’est pas encore finie...
L’armée de terre n’est pas en reste : elle va renouveler à compter de 2018 ses véhicules de l’avant blindé (VAB) et moderniser le char Leclerc...

Transferts de technologie

La signature de ces contrats demande une parfaite coordination entre le gouvernement, qui fixe la politique étrangère du pays, et les industriels, qui ont besoin de commandes pour conserver leur outil de production. Généralement, les acheteurs demandent des transferts de technologie afin de construire ou assembler chez eux tout ou partie des matériels. C’est, par exemple, le cas pour les sous-marins australiens.

Casse-tête diplomatique

Les diplomates se retrouvent souvent entre deux chaises avec les ventes d’armements. Car il arrive que la France – mais aussi les USA, la Grande-Bretagne, la Russie et les autres grands marchands – fournissent du matériel à des pays en conflit. C’est le cas, par exemple, pour l’Inde et le Pakistan qui font une partie de leurs courses à Paris.

deconnecte