Catastrophe industrielle : quand la bonne idée de départ se révèle désastreuse...

Nombreux exemples

On ne parlera pas ici des accidents comme Bhopal en Inde qui fit 4 000 morts il y a 35 ans - un chiffre sans doute inférieur à la réalité - mais des erreurs
de conception, de technique ou d’approximations qui aboutissent à des échecs industriels retentissants coûtant très cher aux actionnaires et souvent aux contribuables.
Les exemples en sont nombreux...

Boeing dans la tourmente

Même le ciel n’est pas épargné : Boeing a voulu faire des économies avec
le système d’alerte anti décrochage de son moyen courrier 737 Max de la dernière génération tout juste sorti des chaînes. Mauvaise idée : deux crash meurtriers plus tard (346 victimes au total en novembre et mars derniers) ont fait interdire de vol ce modèle du géant américain. Du coup, les 5 000 commandes de ces appareils ont du plomb... dans l’aile et, avant les indemnisations à verser aux compagnies, cette affaire a déjà coûté 1 milliard de dollars au constructeur de Seattle.

Atterrissage forcé pour l’A380

Les Européens ne sont pas en reste avec le géant Airbus A380 capable de transporter jusqu’à 800 passagers sur de longues distances.
Une indéniable réussite technique pour cet appareil qui n’a cependant pas trouvé son marché avec seulement 313 commandes fermes. Trop coûteux, trop gourmand avec ses quatre moteurs, Airbus a annoncé en début d’année la fin de cette aventure. Ce qui fait penser à l’histoire du Concorde qui, avant sa fin tragique sur le crash de Gonesse, n’avait pas réussi à trouver sa bonne vitesse... commerciale.

À toute vitesse

Qui se souvient de l’aérotrain, construit dans les années 70 entre Orléans et Paris, censé transporter les passagers de la SNCF à grande vitesse ?
Une quarantaine de kilomètres de ligne a été construite sur des "pilotis" en béton, survolant la plaine et les champs de blé. Pour rien : dépassé par le TGV, le projet d’un train sur monorail propulsé par un moteur d’avion a fait "flop".

Mauvais coup de pub

"La poire". C’était le slogan de la Renault 14, sortie en 1976, qui devait séduire avec ses formes rondouillardes le jeune cadre dynamique, les Français plus ou moins "moyens" qui avaient besoin d’une voiture
économique, à l’aise en ville et sur route. Mais en infligeant ce slogan audacieux, les publicitaires ont tué le modèle qui a fait une carrière bien en deçà des attentes et de ses qualités.

Déficits atomiques...

En construction depuis 2007, la centrale de Flamanville dans la Manche n’est toujours pas livrée. De report en report, la facture est passée de 3,5 milliards à 11 milliards, et ce n’est pas fini puisque l’Autorité de Sûreté Nucléaire vient d’émettre de nouvelles réserves. Un gouffre financier pour EDF. Quant à Areva, devenu Framatome depuis ses déboires, ses promesses non tenues pour la livraison d’une centrale à la Finlande ont coûté 8 milliards à l’état français pour un équipement qui ne fonctionne pas encore...

Les tribunaux saisis

Le talc Morhange autrefois, le Levothyrox aujourd’hui, les implants mammaires PIP, des médicaments... Pas plus que le domaine alimentaire, le secteur de la santé n’est épargné par le risque industriel qui se traduit par des drames humains.
Les tribunaux doivent régulièrement se prononcer sur ces affaires aussi complexes que douloureuses et ces dossiers donnent généralement lieu à des batailles d’experts.

Assurance, protection

Des établissements utilisent des matières chimiques ou des mécanismes dangereux pour la nature, l’homme et les biens. Ils doivent être couverts par une assurance pour couvrir les risques et conséquences de tout événement survenu de manière accidentelle. Les pouvoirs publics procèdent à une maîtrise de l’urbanisation se situant aux alentours des zones à risque et mettent en place des plans de secours tandis que des normes (classement) sont applicables.