Contestation : des (...)

Contestation : des luttes emblématiques qui secouent la société française

Alors que les Zadistes de Notre Dame des Landes sont en cours de délogement par les gendarmes, retour sur quelques luttes qui ont marqué les esprits.

Saisons 1

La Zone d’Aménagement Différée de Notre Dame-des-landes a été créée en 1965, à l’époque pour la construction d’un aéroport au nord de Nantes susceptible de recevoir le (futur) Concorde. En plein bocage vert, 1 225 hectares de terres agricoles sont retenus pour ce projet, avec préemption progressive des terres par le Conseil général de Loire Atlantique.

Saisons suivantes

Le dossier "NDDL" a gentiment ronronné jusqu’en 2008, lorsqu’il a été brusquement réactivé sous le gouvernement Jospin, recevant un large soutien du tissu économique de la région nantaise, favorable à un grand aéroport.
Mais c’était sans compter sur la résistance paysanne, bientôt rejointe par des
altermondialistes, anticapitalistes et écolos qui transformèrent le lieu en ZAD (Zone à Défendre)...

L’épilogue

Des manifestations, parfois violentes, sont organisées à Nantes et Paris, avec la participation de plusieurs dizaines de milliers de personnes et de
tracteurs. La Déclaration d’Utilité Publique (2008) est battue en brèche par les opposants qui ont construit des cabanes et occupent le site en permanence. L’opération "César", avec la participation d’un millier de gendarmes destinée à déloger les Zadistes, tournera au fiasco. Le gouvernement Édouard Philippe abandonne définitivement le projet "d’Ayraultport" à NDDL.

Le Larzac

Dans l’ambiance d’un Woodstock agricole post soixante-huitard, forte
mobilisation en 1971 lorsqu’il est question d’agrandir le camp militaire sur le plateau du Larzac. L’année suivante la Déclaration d’Utilité Publique rassemble entre 30 et 50 000 manifestants. Là encore, l’État recule et l’armée devra se passer des 17 000 hectares convoités, suite à l’arbitrage du président François Mitterrand.

À l’heure de l’autogestion

Débuté dans les années pompidoliennes et achevé sous Giscard, le combat des "Lip" - du nom de la manufacture horlogère - est en rupture avec les grèves "traditionnelles". Les ouvriers font main basse sur le stock de montres - le "trésor de guerre" utilisé pour payer les salaires des grévistes - et déclarent l’autogestion. Un vrai choc dans l’opinion, partagée sur ce sujet. Lip sera liquidée en 1977, le nom survivant alors via des SCOP créées par d’anciens employés.

Joli mois de mai

Il y a 50 ans, la Sorbonne, l’Odéon, Daniel Cohn Bendit, la chienlit, les stations services à sec, les manifestations monstres de rue à Paris, les Beatles, la suite du Flower Power...
La révolution soft d’une jeunesse en soif de libertés. Quelques baffes et coups de matraques, bien sûr, mais aucun mort, ce qui relève du miracle pour cette insurrection pendant laquelle le pouvoir et les syndicats perdirent un temps le contrôle de la situation.

1995

Grève record à la SNCF, étudiants dans la rue, grève d’un mois de la fonction publique... Cela ne vous rappelle rien ?
Le Premier ministre d’alors, Alain Juppé, assure rester "droit dans ses bottes"
mais devant l’ampleur de la contestation - contre une réforme de la sécurité sociale notamment - est obligé de rétro pédaler.
À la suite de la contestation qui a touché l’ensemble du pays, le président Chirac tente une dissolution. Loupé : une ère de cohabitation s’ouvre alors avec Lionel Jospin (PS) qui s’installe pour cinq ans à Matignon.

Les "Conti"

À chaque époque des conflits deviennent emblématiques : lors des présidentielles 2012, le sort des "Conti" a retenu l’attention avec quatre mois de conflit très médiatisé. Le site du manufacturier de pneumatiques a cependant fermé.

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