Climat et érosion du (...)

Climat et érosion du littoral, des enjeux économiques et environnementaux

Le réchauffement climatique, les tempêtes et l’érosion naturelle des sols vont profondément modifier le trait de côte d’ici 2100

  • Réchauffement
    Les études du Groupe d’experts inter- gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont prouvé que les concentrations de gaz à effet de serre causées par l’activité humaine sont responsables du réchauffement climatique. Celui-ci accélère la fonte des glaces aux pôles et provoque l’élévation du niveau de la mer.
  • Conséquences incalculables
    Ces quelques centimètres de plus auront des conséquences incalculables : modification des écosystèmes et des conditions de production agricole, accrois- sement des risques sanitaires, augmentation des évènements météorologiques. Les dispositions – limitation des émissions de CO2 à l’échelle planétaire – prises par la COP 21 seront-elles suffisantes ? Rien n’est moins sûr...
  • Enjeux humains
    Avec les effets du réchauffement, les risques de submersion marine menacent des territoires entiers (Floride, Louisiane, Bengladesh, etc) mais aussi... la Camargue ou les Pays-Bas. Le seul effet d’élévation du niveau de la mer va impliquer le déplacement de centaines de millions de personnes ces prochaines décennies.
  • Les côtes vulnérables
    Le GIEC estime qu’à l’horizon 2100 les températures pourraient augmenter de 1,1 à 4,8 degrés, ce qui provoquerait une hausse du niveau marin de 26 à 82 centimètres. Le Conservatoire du littoral, qui veille sur 1500 kilomètres de côtes, considère que 31% des côtes sableuses en France sont déjà naturelle- ment vulnérables à l’érosion.
  • Immeuble évacué
    Sur l’Atlantique, cette érosion atteint jusqu’à vingt mètres gagnés sur les terres par an. D’ici à 2040, l’eau devrait s’avancer dans la ville de Lacanau. Les autorités ont déjà fait évacuer - sans espoir de retour - l’immeuble le Fanal à Soulac dont les 78 logements construits il y a quarante ans à 200 mètres du bord de l’eau sont désormais à 20 mètres de l’océan.
  • Travaux efficaces ?
    Il serait illusoire d’espérer défendre et figer le trait de côte par des travaux colossaux. Le Conservatoire du littoral estime, au contraire, qu’il convient de « redonner de l’espace aux phénomènes naturels, d’utiliser les milieux naturels comme tampon face aux événements et d’éloigner autant que possible les enjeux (habitations, activités) des secteurs vulnérables ».
  • A Nice aussi
    A Nice, sur les 4,4 kilomètres de la Baie des Anges, 15000 m3 de galets sont emportés chaque hiver. Actuellement, les épis de défense sont « rechargés » avec 1600 mètres cubes d’enroche- ments tandis que les galets empilés par les vagues sont lissés au bulldozer. Les secteurs en travaux vont de Beau-Rivage à Castel et de Carras à Poincaré. D’autres communes des AM « réengraissent » leurs plages avant l’été.
  • Des expériences
    Des parades adaptées au terrain sont mises en œuvre dans nos régions touristiques : construction d’épis (en Camargue), installation de ganivelles (barrières en lattes de bois) pour fixer les dunes à Saint-Aygulf, pose de drains sous-marins en PVC à Agay qui aident la plage à se recharger, etc. Mais la nature est toujours la plus forte...
  • Phénomènes exceptionnels
    Dans notre région, plusieurs établissements balnéaires ont du fermer sous l’assaut des vagues. A Fréjus-Plage, plusieurs fois envahi par les flots, le restaurant La Salamandre a été rasé devant le risque. Dans les Alpes-Maritimes, on se souvient de l’exceptionnelle tempête de mai 2010 qui, en quelques heures, a ravagé le littoral d’une quinzaine de communes entre Eze et Théoule, balayant les établissements qui venaient juste de rouvrir pour la saison.

Photo : JMC / Les bulldozers et les camions « lissent » les galets de la Baie des Anges avant le début de la saison.

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