Facebook Libra : une (...)

Facebook Libra : une cryptomonnaie pour les gouverner toutes ?

Le lancement du projet Libra par Mark Zuckerberg n’est pas passé inaperçu. Mode de fonctionnement, utilité, finalité… ce que vous devez savoir.

Libra dès 2020

La cryptomonnaie Libra sera disponible sur le marché l’année prochaine. Elle s’échangera sur toutes les plateformes Facebook (2,38 milliards d’utilisateurs en 2019), Instagram, WhatsApp… qui sont détenues par le géant américain. Au total ce sont 28 sociétés qui ont signé un pacte d’engagement avec le réseau social : Visa, eBay, PayPal, Uber, Mastercard, Vodafone, Spotify ou encore en France Iliad, la maison mère de Free.

Une monnaie (peut-être) stable

Alors que le Bitcoin présente une gestion décentralisée, Libra est portée par l’épouvantail Facebook. Elle devrait avoir un cours stable car adossé à un panier de devises, comme le dollar, l’euro ou le yen. La valeur doit être ainsi garantie par des réserves en devises officielles gérées par la "Libra association", qui aura pour tâche de veiller au bon fonctionnement de cette nouvelle "devise".

Vous avez dit blockchain ?

Tout comme le Bitcoin, Libra se base sur le principe de la blockchain, une technologie de stockage et de transmission d’informations pour sécuriser ses transactions. Lorsqu’un utilisateur effectue une demande d’échange, cette dernière est authentifiée puis validée par des membres du réseau. À la différence du Bitcoin, Facebook souhaite opter pour une blockchain dite "de permission". En d’autres termes, le géant américain choisit ses propres partenaires privés pour valider tout échange sur son réseau.

Calibra, l’arme secrète

En plus de Libra, Facebook crée la société Calibra. Pour développer et gérer les futurs services financiers. Stocker, vendre, échanger : l’application Calibra, disponible sur iOS et Android, permettra de payer avec la cryptomonnaie. Chaque utilisateur de Calibra devra créer un compte et s’authentifier comme à l’ouverture d’un compte bancaire. Facebook prévoit l’envoi d’alertes pour certifier les actions. À la croisée des mondes entre une application bancaire et une application de paiements.

Le créateur de Libra est … français

David Marcus est né à Paris, a grandi à Genève et a étudié l’économie.
Entrepreneur-né, il fonde notamment GTN Telecom en 1996, EchoVox en 2000, puis Zong en 2008. Avec cette dernière, il imagine un moyen de paiement en ligne via la téléphonie.
Sa société sera vendue 240 millions de dollars à PayPal dont il deviendra le président six mois plus tard. Il sera recruté, en 2014, par Mark Zuckerberg. Aujourd’hui David Marcus est considéré comme le numéro 2 de Facebook.

Le chiffre

16 220 Français ont été interrogés (1) pour savoir ce qu’ils pensent du projet de cryptomonnaie : 55% se disent confiants dans le projet Libra. Une bonne base pour Facebook qui regroupe plus de 30% de la population mondiale. Mais les banques centrales, dont la BCE et la FED, se mettent en alerte, tandis que des mises en garde sont régulièrement éditées.
(1) C17 engineering / Blockchain Masterclass

David Marcus à l’épreuve du Sénat américain

Interrogé au Sénat par la commission bancaire, le patron de Calibra n’a pas convaincu. Les États-Unis prennent très au sérieux le rôle du dollar comme
monnaie de réserve internationale, le secrétaire du Trésor américain allant jusqu’à parler de "question de sécurité nationale". Pour David Marcus, Libra "n’a pas été conçue pour concurrencer le compte courant. C’est de la monnaie digitale".

Le G7 vent debout

Les questions soulevées par Libra sont nombreuses. L’une des plus controversées est celle liée aux données personnelles. Comment s’assurer que Facebook n’utilisera pas les données collectées sur les paiements de façon frauduleuse ? Paris, Berlin, Washington... les capitales du G7 (et d’autres) mettent en garde contre le projet Libra et ne semblent pas disposées à autoriser le géant américain à "se doter d’une monnaie souveraine". À suivre...

Visuel de Une (illustration DR)

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