Forêt : les collectivités

Forêt : les collectivités engagent des sommes importantes pour lutter contre les incendies

Castagniers, Villeneuve-Loubet, Bormes-les-Mimosas, Corse : les Conseils départementaux, les communes et l’État se partageront la note. Et quelques conseils pour réduire la vôtre...

Une année rouge

À la fin juillet, 110 feux avaient déjà provoqué la destruction de 11 850
hectares de forêt dans le Sud-est et en Corse selon les décomptes de l’ONF.
Il faut remonter à une dizaine d’années pour retrouver un tel niveau qui s’explique par la sécheresse et le vent, la "repousse" de la végétation entre deux feux et surtout par la malveillance puisque neuf sinistres sur dix sont les conséquences d’un acte criminel.

Des budgets importants

Le SDIS-06 dispose en 2017 d’un budget de 158,8 M€ financé à 58 % par le Conseil départemental et à 42 % par les communes et les établissements publics de coopération intercommunale.
Au niveau national, 41 000 sapeurs pompiers professionnels, 194 000 volontaires, 12 000 militaires se répartissent un budget global 5 milliards d’euros pour tous les SDIS.

L’État s’engage aussi

Concernant la lutte contre les feux de forêt, l’État intervient, via la Sécurité Civile, en mettant à disposition des moyens humains et matériels. Il finance aussi des opérations pour la prévention des incendies, comme la subvention exceptionnelle de 80 000€ accordée début août au parc de Port Cros pour renforcer la surveillance.
Ou en réparation, comme les 85 000€ qui seront versés au Conservatoire d’espaces naturels de PACA et au Conservatoire du littoral pour la remise en état des forêts après l’incendie de Bormes-les-Mimosas.

La contribution des communes

Pour le SDIS, la contribution s’élève à :
- 24,5M€ pour Nice ;
- 6,5 M€ pour Antibes ;
- 9,7M€ pour Cannes ;
- 1,3 M€ pour Vence.
- Et à 307€ pour la commune de Saint Léger
(69 habitants), 24 000€ pour Saint Vallier (3 500 habitants) et à 893 000€ pour Carros (12 000 habitants et présence d’une importante zone d’activités).

Les moyens aériens

La Sécurité civile, qui relève du ministère de l’Intérieur, dispose pour sa lutte de onze bombardiers d’eau Canadair (coût unitaire 22 M€ et 16 000€ l’heure de vol) qui avaient déjà effectué 6 000 largages au 2 août ; de deux Dash larguant du retardant (ces appareils anciens dépassent les 25 000 heures de vol et vont être retirés du service). Gérard Collomb vient d’annoncer la commande de six Dash 8). Le conseil départemental des AM loue aussi des hélicoptères bombardiers d’eau pour un budget de 2 M€ par an.

Vos obligations

Votre habitation est située dans un PPR-incendie ? Vous devez obligatoirement débroussailler 50 mètres autour du logement et de ses dépendances (articles 322-3 à 322-10 du Code forestier) sous peine d’une amende de 1 500€, d’une astreinte journalière, voire de travaux effectués d’office... à vos frais.

Que faire si...

Les dégâts causés à votre propriété sont couverts par la multirisque habitation. Vous disposez d’un délai de cinq jours pour prévenir votre assureur par lettre RAR. Vous serez dédommagés, après le passage des experts, pour les dégâts causés à vos biens mobiliers et immobiliers, pour les objets de prix (selon la valeur déclarée), pour les dommages éventuels causés par les secours (par exemple une façade tachée par du produit retardant largué par un avion). Les extensions - type abri de jardin, piscine, garage - ne sont généralement pas couvertes, sauf garantie spécifique.

Les limites de garantie

Mais attention : contrairement aux inondations, glissements de terrain etc, le feu de forêt n’est jamais classé en "catastrophe naturelle". Vous ne
disposez donc d’aucun délai supplémentaire pour vos démarches. D’autre part, les dégâts dus à la négligence (absence de débroussaillage par exemple) ou par un manquement délibéré à une obligation de sécurité et de prudence (faire un barbecue en période d’alerte) ne sont pas couverts et sont, au contraire, sanctionnés jusqu’à 100 000 euros d’amende et 5 ans de prison...

deconnecte