Les centrales nucléaires

Les centrales nucléaires ont 40 ans, la France pourra-t-elle prolonger leur activité ?

Alors que les énergies renouvelables ne sont pas encore en mesure de remplacer l’atome, Ségolène Royal souhaite repousser l’âge de la retraite des dix neuf centrales. Pas si facile...

  • Etat des lieux
    Les dix neuf centrales françaises abritant cinquante huit réacteurs ont, pour la plupart, été mises en service entre les années 1970 et 1980. Elles vont donc bientôt atteindre la limite des quarante années d’activité pour lesquelles elles ont été conçues.
  • En chiffres
    Les centrales nucléaires françaises totalisent 1300 ans de fonctionnement. Elles sont équipées de réacteurs de 900 MWe, 1300 MWe et 1450 MWe. A Flamanville dans la Manche, une nouvelle génération de réacteur - l’EPR - est en construction mais ni les délais ni les coûts du chantier ne sont tenus. L’atome produit 80% de l’électricité en France.
  • Près de chez nous
    Les principaux sites sont : Cadarache à Saint-Paul-lez-Durance (centre de recherche du commis- sariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives - CEA), la centrale du Tricastin dans la Drôme et celle de Cruas-Meysse près de Montélimar.
  • Le Japon y revient
    Lui aussi dépendant, et bien que traumatisé avec les bombardements américains sur Hiroshima et Nagasaki à la fin de la seconde guerre mondiale, le Pays du Soleil Levant vient de remettre en marche deux réacteurs de sa centrale de Sendai. Il a pourtant décidé de réduire drastiquement la part du nucléaire dans son bouquet énergétique, mais cela prendra encore des années avant d’y arriver.
  • Allemands grognons
    L’Allemagne demande la fermeture de la centrale de Fessenheim, située en Alsace près de la frontière, au motif que cet équipement est devenu trop âgé. Après la catastrophe de Fukushima au Japon, nos amis d’Outre Rhin ont décidé de renoncer au nucléaire. Mais ils achètent toujours de l’électricité à la France, électricité qui n’est pas produite par des éoliennes...
  • Suisses pas contents
    Perdant leur flegme légendaire, les Helvètes ont déposé à Paris une plainte contre X visant la centrale du Bugey dans l’Ain. C’est l’une des plus anciennes qu’exploite EDF. La ville et le canton de Genève estiment qu’elle met en danger la vie des riverains et risque de polluer les eaux.
  • L’âge de la retraite repoussée
    EDF et le gouvernement envisagent de repousser l’âge de la retraite des réacteurs jusqu’en 2030. Techniquement, c’est possible, avec une surveillance et une main- tenance adaptées. Mais encore faudra-t-il obtenir l’autorisation de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, organisme indépendant, seul habilitée en la matière.
  • Le nerf de la guerre
    EDF a évalué à 50 milliards
    d’euros le prix de la remise à niveau de ses installations pour leur permettre de fonctionner encore quelques décennies. Une facture que la Cour des comptes n’hésite pas à doubler... L’électricien étant déjà (très) endetté, il lui sera difficile de faire face sans... augmenter fortement le prix du kW.
  • Une vertu difficile à atteindre
    Est inscrit dans la « loi de transition énergétique pour la croissance verte » l’objectif de réduire de 50 % à 75 % la part de l’atome dans la production électrique à l’horizon 2025. Les énergies renouvelables (solaire, éolien, marées, biomasse, hydro) sont censées prendre le relais. Sauf qu’elles ne progresseront pas assez vite pour rem- placer le nucléaire.
  • Fukushima, Tchernobyl...
    Le nucléaire civil a connu deux catastrophes majeure. La première en 1986
    à Tchernobyl (Ukraine, ex-URSS), le seconde en 2011 à Fukushima. Il y eut d’autres alertes chaudes, mais de moindres conséquences humaines et matérielles, comme celle de la centrale de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979, qui s’emballa mais put être contenue après une grosse frayeur.

Photo : DR

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