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Nice Climate Summit : « Nous avons besoin de ces moments-là »

Christian Estrosi et le président de La Tribune, Jean-Christophe Tortora, ont défendu l’organisation du Nice Climate Summit, les 28 et 29 septembre, face aux accusations de « greenwashing ».

Le Nice Climate Summit, qualifié par ses organisateurs (La Tribune, Ville de Nice, Métropole Nice Côte d’Azur et Région Sud) de «  premier événement international consacré à la biodiversité et au climat, fondé sur la recherche et l’innovation », succède au Transition forum organisé à Nice en 2021 et 2022 et déjà vertement critiqué par des élus et militants écologistes.
Cette année, ce qui a surtout fait grincer des dents, c’est la présence du groupe Total Energies au rang des partenaires officiels. L’eurodéputée écologiste Caroline Roose, qui devait participer, a finalement décidé de boycotter : «  Il n’est pas sérieux d’organiser un événement sur le climat en partenariat avec la firme la plus pollueuse de France ! », a-t-elle fustigé dans un communiqué. « J’avais initialement prévu de me rendre à ce sommet, saluant la démarche de réunir des expert-e-s du monde économique, scientifique, des universitaires, des chercheurs internationaux et des citoyens investis dans des solutions innovantes. Mais rappelons que toutes les alertes des scientifiques sont constamment ignorées et bafouées des entreprises comme Total. Compte-tenu de l’urgence de la situation, se retrouver pour s’auto-congratuler ne suffit pas. Nous n’avons pas besoin de sommets financés par Total pour se racheter une crédibilité », a-t-elle asséné. Ciblant également Total Energies, une vingtaine de personnes ont manifesté, avec force banderoles et pancartes, devant le Palais de la Méditerranée, pour l’ouverture du Nice Climate Summit, jeudi 28 septembre. «  Greenwashing !  » ont-ils lancé à plusieurs reprises au passage du maire et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, qui à ce moment-là a choisi d’ironiser sur leur nombre.
Plus tard, Christian Estrosi a affirmé que « nous sommes entrés dans l’ère de l’exceptionnel  » et que « nous les responsables politiques, nous avons besoin de ces moments-là. Des moments où nous pouvons retrouver autour de la même table des entrepreneurs, des industriels, des scientifiques » et « où nous pouvons faire le point, parler concret et solutions. Des moments où la qualité d’un débat, la pertinence d’une intervention vous amène à vous interroger sous un autre angle et, même, à faire évoluer votre point de vue. C’est là que nous avons besoin de tous les experts pour nous orienter et nous amener à prendre les bonnes décisions, je dirais les moins mauvaises possibles ».

« Mantra absolu »

Jean-Christophe Tortora a de son côté déclaré au sujet « des appels au boycott et aux mécontentements qu’on a pu voir » qu’il était « attentif à tous les mécontentements ». «  Ce qu’on a souhaité avec la Ville de Nice c’est que cet événement soit ouvert à tous les publics et gratuit », a-t-il ajouté, après avoir indiqué que 2 200 personnes s’étaient inscrites. « C’est ce qui nous a conduit à ouvrir la possibilité à toutes les entreprises de pouvoir être partenaires. Alors je peux comprendre que certains contestent le fait que, peut-être, certains énergéticiens ne doivent pas être partenaires de ce type d’événement. Nous sommes un journal, nous ne faisons pas de politique, et nous n’avons pas vocation à exclure telle ou telle entreprise, nous n’avons pas la légitimité à distribuer les AAA du climat. C’est à vous, les citoyens, au travers de ces deux jours, de faire votre opinion ».

Les manifestants devant le Palais de la Méditerranée le jour d’ouverture du Nice Climate Summit ©S.G

Les manifestants restés dehors n’ont pas pu entendre un appel de l’ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes, Olivier Poivre d’Arvor, auquel ils auraient, à n’en pas douter, adhéré : « Nous sommes responsables et nous connaissons les solutions. Le problème c’est que sur beaucoup de sujets c’est irréversible. En 2050 il n’y aura plus de glacier en Europe. Première chose : il faut arrêter toute extraction d’énergie fossile : charbon, gaz et pétrole. Cela prend du temps mais cela doit être notre mantra absolu », a-t-il assuré lors d’une table ronde. «  Il faut réduire notre production de CO2 par tous les moyens », a confirmé Stéphane Mazevet, directeur de l’Observatoire de la Côte d’Azur.
Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique, a confirmé que le plan d’action annoncé par Emmanuel Macron visait à réduire les émissions de CO2, tout en prenant en compte le sujet de l’adaptation, celui de l’érosion de la biodiversité et la question des ressources naturelles. Mais, a-t-il prévenu, « cela s’organise » car il convient de « faire en huit ans plus que ce que l’on a fait en 32 ans ». C’est-à-dire réduire de moitié nos émissions de CO2 d’ici 2030 (par rapport à 1990). En vue, ensuite, d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Photo de Une : Christian Estrosi lors de l’ouverture du Nice Climate Summit ©S.G

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