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Arthur Bochno, Pdg Aqua Marine : "n’ayons pas peur du luxe sur la Côte !"

Le patron d’Aqua Marine veut redorer l’image du yachting, un secteur économique qui fait vivre vingt mille personnes dans la région.

"C’est la 23ème saison d’Aqua Marine, entreprise fondée en 1994 raconte son PDG, Arthur Bochno, dans son bureau de l’agence située sur le port de Beaulieu-sur-Mer. Nous avons démarré à Saint-Jean-Cap-Ferrat avec notre première agence maritime. Puis nous avons grandi, avec une autre agence à Beaulieu-sur-Mer et un magasin shipchandler, l’un des plus grands et des plus modernes de la région. Nous avons aujourd’hui une agence à
Courchevel et des bureaux à Varsovie, Moscou et Fort Lauderdale
".
Aqua Marine est une entreprise familiale : "Ma femme Agnès s’occupe de l’administratif, poursuit Arthur Bochno. Mes deux fils possèdent comme moi leurs licences de capitaines professionnels. Désormais, Thomas, 29 ans, est chef de projet et assure les rénovations des bateaux. Quant à Nicolas, 22 ans, il est broker-courtier et gère la vente des bateaux neufs et d’occasion".

Un métier très spécifique

Avec l’aide d’une vingtaine de salariés, la famille Bochno gère trois activités principales : "La location de bateaux et yachts, la vente de bateaux neufs et d’occasion et la gestion des yachts. Un peu comme un syndic d’immeuble" précise le président.
Né en Pologne, Arthur Bochno est arrivé en France en 1962 et a toujours dirigé des entreprises. D’abord dans l’événementiel à Paris, avant de s’intéresser au yachting il y a près de vingt ans. Un métier dont il se veut le
défenseur. "Il souffre d’une mauvaise image. La plupart des gens disent ‘‘ça brille et ça coûte cher’’. Pourtant, le groupe français fabricant de bateaux Jeanneau-Bénéteau est le plus gros au monde. Sur la Côte d’Azur, c’est le deuxième secteur apporteur d’affaires : 3 milliards et demi d’euros de chiffre direct et indirect. C’est aussi un bassin d’emploi de plus de 20000 personnes. Après l’hôtellerie et la restauration, vient le yachting".
Le métier de broker est aussi très spécifique, il ne s’apprend pas à l’école : "C’est l’expérience du terrain qui importe. C’est un métier qu’il faut faire avec passion, et qui demande beaucoup de connaissances techniques, fiscales et juridiques. Il faut savoir gérer cette petite ville flottante qui va et vient sur toutes les mers du monde. Le savoir-faire technique est aussi exigé afin d’analyser un bateau, l’entretenir et le maintenir au meilleur niveau".
Le yachting représenterait donc une manne d’emplois non négligeable pour des régions côtières s’il était, selon Arthur Bochno, mieux connu, mieux considéré et davantage respecté. "Du fait de cette image bling-bling, nous avons du mal à embaucher. En outre, depuis trente ans les Britanniques dominent ce marché et laissent difficilement la place aux français, tant pour les sociétés que pour les équipages. Il faut dire aussi que les contraintes juridiques et fiscales qui entourent les sociétés françaises ne favorisent pas non plus leur développement et leur pérennité. Parmi les sociétés qui comptent sur ce marché, on en trouve trente étrangères et seulement sept ou huit françaises. On favorise les sociétés étrangères basées à Monaco, qui grandissent. Nous, nous sommes en permanence contrôlés par le fisc. Il faut arrêter de tirer sur l’ambulance ! N’ayons pas honte d’être une destination de luxe, nous recevons des gens qui dépensent et font tourner l’économie".

Photo de Une et de l’article ; Arthur Bochno et l’un de ses fils devant l’agence de Beaulieu-sur-Mer.(EP)

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