John Taylor SA : Roque

John Taylor SA : Roque Oller directeur général "résolument optimiste"

En entrant dans l’agence immobilière "John Taylor" près du Carlton sur la Croisette, on ne peut s’empêcher de penser à ce précurseur britannique arrivé à l’âge de 20 ans sur la Côte d’Azur, en 1854. Jardinier, John Taylor s’est intégré à la haute société et a créé une agence immobilière en 1864 avant de devenir, vingt ans plus tard, vice-consul britannique à Cannes.

Durant des décennies, l’entreprise familiale "John Taylor" a permis à des personnalités en vue de s’installer au soleil de la French Riviera : Elizabeth Taylor, Richard Burton, Gregory Peck, Henry Fonda, Brigitte Bardot, Charles Aznavour, Eddie Barclay et Gianni Agnelli entre autres.

En 1990, Michel Pastor acquiert la société et, en 2006, nomme sa fille Delphine comme présidente du Groupe.

L’entreprise se développe alors à l’international en ouvrant des agences à Courchevel, Genève, Gstaad, Londres, Méribel, Milan, Moscou, Paris, Doha et, récemment, Berlin, Malte et Madrid. Depuis plus d’un siècle et demi, John Taylor a établi une marque de renom en devenant synonyme d’immobilier d’exception.

Roque Oller directeur général "Le marché est dynamique" - Photo PB

Le directeur général de "John Taylor SA", Roque Oller, 67 ans, qui gère les activités du groupe en France (Côte d’Azur, Paris, Alpes), évoque pour "Les Petites Affiches" son métier passion.

Roque Oller, travailler chez "John Taylor", ça fait rêver ?

Oui, nous sommes dans un environnement de propriétés d’exception, d’hôtels particuliers avec piscine, de chalets extraordinaires. Par exemple, j’aime beaucoup le Château Soligny, situé à Cannes, ancienne demeure d’Aristide Boucicaut, fondateur du Bon Marché. C’est une œuvre architecturale rénovée avec des prestations très haut de gamme et offrant une vue unique sur la Méditerranée. Et que dire des villas pied dans l’eau du Cap Ferrat, nichées au cœur du paradis méditerranéen ? Si vous ne rêvez pas dans ce métier, si vous n’êtes pas passionné, vous ne pouvez pas réussir. Tous les collaborateurs sont convaincus d’avoir une chance extraordinaire, et moi en premier. Je tiens à rendre hommage à Michel
Pastor pour m’avoir choisi en 1996 et à sa fille Delphine, qui ont fait de "John Taylor" un des réseaux leader dans l’immobilier de prestige avec une présence internationale dans onze pays.

Entre 2012 et 2015, les prix de l’immobilier de luxe ont chuté. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il ne faut pas exagérer. On peut dire que le marché a retrouvé un certain équilibre et une nouvelle fluidité. Les prix sont plus en rapport avec la réalité. Il y a stabilisation, réajustement et négociation. Les vendeurs sont plus à l’écoute du marché. Ils mettent leur bien au bon prix. Avant, quand un bien défrayait la chronique, il y avait un effet d’entraînement. Aujourd’hui, cela n’existe plus.

Les attentats de Paris et Nice ont-ils gelé le marché ?
Il n’y a pas eu d’effet mesuré. On ne peut pas dire qu’il y ait eu un coup d’arrêt. En location saisonnière, il y a eu certes moins de demandes de dernière minute, mais aucune annulation.
En transaction, nous avons noté une légère baisse du nombre de demandes - liée à la baisse du tourisme de luxe - mais les demandes étaient plus qualifiées et actives, surtout sur le littoral, comme en témoigne le regain d’activité constaté sur nos agences de Cannes et Saint-Tropez.

Restez-vous optimiste pour l’avenir ?
Oui, nous avons tenu le choc. C’est dans la tête que tout se passe. Le marché reste dynamique. En ce qui nous concerne, le domaine d’activités est plutôt en croissance. On reste à 60% de transactions avec les étrangers. La clientèle française est de retour, notamment à Paris, reprise favorisée par des taux d’emprunts exceptionnellement bas.
Le véritable bilan sera dressé en septembre 2017, post attentat et post élections présidentielles.

L’étranger ?
Nous ne gérons ici que les activités en France. Mais la holding « John Taylor » a une stratégie d’expansion à l’international. Nous sommes sollicités du fait de notre notoriété. Nous sommes présents aux Etats-Unis. Récemment, nous avons signé une alliance exclusive avec Corcoran, un acteur de référence dans l’immobilier résidentiel de prestige à New York, aux Hamptons et en Floride. Nous venons d’ouvrir un bureau à Berlin, à Madrid et à Malte.

Vos projets ?
Nous en avons toujours. C’est de transmettre notre savoir-faire aux générations suivantes. Nous avons des bases solides, mais comme tous les grands réseaux dans le luxe, nous devons nous développer. Nous pratiquons un métier de proximité, nous devons multiplier notre présence, notamment sur le territoire français.

En savoir plus...
- Chiffre d’affaires : non communiqué
- 55 salariés
- 20 agences dans 11 pays
- 50 000 clients potentiels
- Une location toutes les 5 heures
- Une vente toutes les 10 heures
- 13 milliards en portefeuille de biens à la vente
- Vente moyenne : 3 M€ en France

Photo page une : Le château Soligny à Cannes, en vente actuellement chez "John Taylor SA" (DR)

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