Roquebillière : un jeune

Roquebillière : un jeune couple produit la spiruline déjà consommée par les aztèques

Dans trois cents mètres carrés de bassin alimentés par l’eau de source de la montagne, la docteure-vétérinaire et son mari ont lancé une production originale et capricieuse.

Depuis 2018, Muriel Le Guennec et son mari Hervé produisent de la spiruline sur une exploitation perchée à 750 mètres d’altitude dans le quartier "Cervagne" sur la commune de Roquebillière. Cette micro algue, réputée "miraculeuse", a en tous cas produit ses effets chez ces producteurs. Depuis qu’ils en consomment, la vétérinaire-urgentiste Muriel dit avoir "la patate" et Hervé "a résolu d’importants problèmes de santé".
Cette production n’est pas de tout repos : "lever avant le petit jour pour la récolter, surveillance jusqu’à la tombée de la nuit. C’est une culture très technique. En hiver, à une température de moins 15 degrés, il ne faut pas de soleil direct".

En brindilles

À la fois producteurs et consommateurs, toute la petite famille - même leur toute petite fille - croque avec plaisir les précieuses brindilles. "Utilisée traditionnellement par les Aztèques, la spiruline revient sur le devant de la scène. Beaucoup voient en elle "un produit du futur. Presque aussi riche que le lait maternel, pauvre en calories, riche en acides aminés, en protéines, en antioxydants, en fer. Elle n’intéresse pas seulement les végétariens" poursuit la jeune femme. Pour sa production, ce complément alimentaire est aussi "moins consommateur en énergie que la viande ou le soja, elle est économe en eau et en espace".
De l’eau, il en faut tout de même pour alimenter les trois bassins de 100 mètres carrés chacun installés dans l’exploitation. D’ailleurs Muriel soulève au passage une question qui intéresse ce quartier de Cervagne : "il faudrait se décider à restaurer le canal du Caire pour favoriser le retour de l’agriculture de proximité !"
Si Muriel et Hervé se sont installés précisément à cet endroit, c’est justement pour bénéficier des qualités de cette eau de source.
"Nous présentons notre spiruline telle quelle, en brindilles". En pharmacie, on la trouve aussi en comprimés, mais Muriel Le Guennec considère que "le pressage en comprimés peut altérer ses qualités nutritives" sans parler des excipients qui se trouvent alors dans le produit.
Préférant "revenir au vert en 2017 dans un mode de vie sain, c’est Hervé qui a fait des recherches sur les propriétés et les modes de production de la spiruline". Le couple opte pour une installation bio-climatique : "trois serres exposées au sud, protégées au nord, avec des toiles d’ombrages réglables".

Les aléas du temps...

Il y a aussi une structure réalisée dans un matériau ressemblant à des parpaings qui stocke la chaleur, car il doit toujours avoir une parfaite adéquation entre la température et l’ensoleillement. En fin de fabrication, on trouve un séchoir qui reste à moins de 60 degrés pour préserver les vitamines. Dans ces trois cents mètres carrés de bassins, l’objectif de 200 kilos de récolte par an n’a pas été atteint la première année. "La météo ne nous a pas aidés, avec de la pluie et des tempêtes. Hervé a du déneiger souvent, on espère de meilleures conditions et une belle récolte en 2020".
La petite entreprise n’a pas encore de points de vente à Nice. Pour la commercialisation, elle compte sur les marchés de la Vésubie et sur le bouche à oreille.

Visuel de Une : Muriel et Hervé Le Guennec en compagnie de leur fille près de l’un des bassins de production (DR)

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