Les solutions paramétriques dans le secteur agricole : L’importance du volet préventif
- Par Neila Boumaiza --
- le 19 décembre 2025
Face aux risques climatiques, la logique indemnitaire classique montre ses limites. Elle se voit dépassée quand l’évaluation du dommage intervient bien après le sinistre alors que certains aléas frappent en quelques heures et exigent une action immédiate.
Par Neila Boumaiza,
Étudiante en Master 2 Juriste d’Affaires
Membre de l’Association Niçoise des Étudiants Juristes d’Affaires (ANEJA)
et membre de l’AFJE06
Publication proposée dans le cadre du Master 2 juriste d’Affaires à l’Université Nice Côte d’Azur - Cycle "Droit des assurances approfondi - La gestion du risque dans l’entreprise par le mécanisme d’assurance "
Certes, l’article L.121-1 du Code des assurances impose de n’indemniser que les pertes réelles, mais ce modèle devient inadapté lorsque l’expertise est lente, coûteuse et qu’elle ne répond plus au besoin urgent du terrain.
Actions de prévention
C’est pour cela que les solutions paramétriques se développent. Elles se déclenchent automatiquement lorsque l’indice météo franchit un seuil. Le principe indemnitaire n’est pas abandonné, car le forfait repose sur une anticipation des pertes probables.
Toutefois, un problème subsiste : le risque de base. Un seuil peut être atteint alors même qu’aucun dommage réel n’est subi. En viticulture, il est fréquent qu’un indice déclenche un versement alors que certaines parcelles ne subissent en réalité aucune perte. L’assurance indemnise alors un dommage inexistant.
C’est précisément ce point que des solutions comme Vign’Protect cherchent à corriger. Le contrat paramétrique de WTW intègre un volet préventif. Il couvre en plus des pertes finales, les dépenses engagées lorsque le risque climatique apparaît ! Cela réduit le risque de base et aligne l’indemnisation sur la réalité. La logique est claire, plutôt que de verser automatiquement un forfait, l’assurance peut déclencher directement des actions de prévention sur l’exploitation. L’indice ne conduit plus seulement à indemniser, mais à activer des moyens de protection déjà prévus ou intégrés dans l’organisation technique. Le paramétrique devient alors un outil opérationnel qui agit avant que le dommage ne survienne et resserre l’écart entre l’indice et la réalité.
Cette évolution s’inscrit pleinement dans la réforme du régime agricole, qui mise sur la mutualisation du risque. L’Etat subventionne jusqu’à 70% des primes pour encourager l’assurance, alors que moins de 15% des exploitations y avaient recours récemment. Dans ce contexte, des solutions paramétriques qui intègre la prévention réelle comme Vign’Protect, deviennent essentielles : elles indemnisent des coûts concrets et réduisent la sinistralité. Toutefois, si l’assurance paramétrique parvient déjà à prévenir plutôt qu’à réparer il est probable que l’IA transforme bientôt la manière d’anticiper et de gérer les risques agricoles, si ce n’est déjà le cas.