
À Biot, dix ans après la tragédie de 2015, des oliviers plantés pour enraciner la mémoire et l’espoir
- Par Valérie Noriega --
- le 3 octobre 2025
Ce vendredi 3 octobre, Biot s’est recueillie sur les berges de la Brague pour honorer les victimes des inondations meurtrières de 2015. Dix ans jour pour jour après cette nuit où les eaux ont emporté vies et habitations, une cérémonie empreinte d’émotion et de résilience s’est tenue sur le site du hameau disparu.
Familles des victimes, habitants, élus (parmi lesquels Marika Roman représentant Jean Léonetti Président de la CASA et Sophie Nasica conseillère départementale des Alpes-Maritimes et des forces de secours et de sécurité) et représentants des forces de secours étaient réunis autour de trois oliviers plantés en mémoire des disparus. Ces “arbres de la mémoire”, symboles de force et d’éternité, ont été installés là où s’élevaient autrefois 31 maisons détruites après la catastrophe.
Le maire de Biot, Jean-Pierre Dermit, a rappelé l’ampleur du drame – trois vies perdues, un quartier anéanti – mais aussi la solidarité exceptionnelle qui avait jailli au cœur du désastre : “Ces arbres rappellent que de l’épreuve peut naître la force de se relever. Biot n’oubliera jamais ses victimes, ni cette incroyable chaîne humaine qui a uni toute une communauté.”
Symbole de renaissance
Le site, désormais renaturé après des travaux d’envergure, est devenu un lieu de recueillement mais aussi un symbole de renaissance. Plus de 30 000 m³ de terre ont été extraits pour redonner à la rivière sa place naturelle, et la commune a engagé, depuis 2020, près de 30 millions d’euros avec l’appui de la CASA et de l’État pour renforcer sa protection contre les crues : aménagements des vallons, renaturation, sécurisation de l’embouchure de la Valmasque.
De nouveaux chantiers se profilent. En 2026, le pont de la Romaine sera remplacé pour supprimer les risques d’embâcles, avant, à plus long terme, le réaménagement des buses de l’autoroute A8. Le 17 septembre dernier, le ministère des Transports a d’ailleurs confirmé une enveloppe de 2,3 millions d’euros pour lancer un audit préalable au remplacement de cet ouvrage, attendu à l’horizon 2032.